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Culture sur brûlis à Lélouma : un autre danger pour l’environnement

Dans le Fouta en général et à Lélouma plus particulièrement, on pratique la culture sur brûlis. Les plaines irrigables que compte la localité sont rares et ne sont pas aménagées. Pourtant, ce système agraire, qui consiste à défricher les champs puis mettre le feu sur des zones montagneuses après une coupe de bois -le plus souvent très abusive- n’est pas sans conséquence sur notre environnement.

Aujourd’hui, il est fréquent de voir à travers toute la préfecture des grandes surfaces de champs en préparation. Brûlées ou non, c’est plusieurs centaines d’hectares de forêts qui partent en fumée chaque année et sans aucune mesure de reboisement. Mais il faut bien vivre.

Pour en savoir davantage sur ce système agraire et les conséquences qu’il engendre sur l’écosystème, la rédaction locale de Guinéenews est allée à la rencontre des cadres en charge de la protection de l’environnement dans la localité.

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Abordant cette problématique, Mamadou Lamarana Diallo, le directeur préfectoral de l’environnement insiste sur les conséquences de ce phénomène non sans tirer la sonnette d’alarme. « Généralement au Fouta, on pratique ce système agraire qui a des conséquences parfois négatives sur l’environnement. Mais compte tenu du manque de plaines surtout ici à Lélouma, les agriculteurs pour vivre, sont obligés de faire recours comme partout ailleurs à cette pratique ancestrale qui consiste à défricher les champs à l’aide du feu. Et comme vous le savez, la forêt doit être le poumon de notre milieu. Et si la coupe du bois est abusive, cela ne peut occasionner que des dérèglements climatiques. Nul n’ignore aujourd’hui la forte chaleur qui prévaut ici au Fouta en plus du manque d’eau ou du tarissement de nos cours d’eau. Ceci n’est rien d’autre que les conséquences de l’exploitation abusive de notre environnement. Par rapport à ces cultures sur brûlis, on la pratique sans prendre les mesures nécessaires allant dans le sens de la préservation de l’environnement. Certains agriculteurs n’hésitent pas de tout raser. Même les gros arbres ne sont pas épargnés pour l’implantation de ces champs. D’autres pratiquent ces cultures sur les têtes de source. C’est vraiment regrettable. C’est vrai, on ne peut pas dire à quelqu’un de ne pas faire son champ pour trouver de quoi nourrir la famille mais si on continue comme ça, on risque d’avoir des problèmes dans les années à venir », a-t-il prévenu puis d’ajouter : « il faut respecter certains principes pour éviter l’érosion, l’appauvrissement des sols où l’ensablement des cours d’eau. Mais hélas ! »

Dans la même lancée, un autre spécialiste de l’environnement enfonce le clou par rapport à ces cultures sur abbatis-brulis rotatives.

« Les cultures sur brûlis ont des conséquences néfastes sur les principaux éléments de l’environnement. Et vous n’êtes pas sans savoir que ce genre de culture s’effectue en rotation. Chaque année, il faut trouver une nouvelle jachère. Cela contribue à l’appauvrissement du sol et entraînent la baisse de la nappe phréatique. Pire, c’est ce qui occasionne l’érosion du sol et provoque l’ensablement des cours d’eau qui, à son tour, peut provoquer des inondations ou la disparition des cours d’eau », s’alarme Boubacar Sidiki Bah, jeune environnementaliste évoluant avec une ONG de la place.

Et selon toujours ces spécialistes de l’environnement, pour remédier à ce problème qui menace l’environnement, l’État devrait plutôt chercher à aménager les bas-fonds pour permettre aux agriculteurs de pratiquer une culture plus moderne avec un rendement beaucoup plus élevé pour la préservation de l’environnement.

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