Une mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’empresse de porter assistance à notre pays, à la demande du chef de l’Etat. Image d’archives.
Elle sera dans nos murs à compter de ce mardi, ce pour 10 jours.
Il s’agit en fait, après le report des législatives et du référendum constitutionnel, tous deux initialement prévus le 1er mars, par le président de la République, de porter un coup de main à la CENI (commission électorale nationale independante) dans l’audit de son fichier électoral, dont la fiabilité est au cœur d’une vive contestation entre le parti au pouvoir et l’opposition.
A noter cependant que de nombreuses autres questions qui demeurent sans réponses divisent la classe politique. C’est le cas notamment du caractère exclusif desdites élections et la possibilité pour le président en exercice à travers son projet de nouvelle constitution, de briguer un troisième mandat.
On se souvient qu’il est arrivé sous l’égide de la CEDEAO, compte tenu du manque de neutralité reprochée à la CENI, de confier la direction de cette institution pourtant indépendante dans les textes, à un Malien, général Toumany Sangaré pour la tenue en décembre 2010 du deuxième tour de l’élection présidentielle.
Eu égard à toutes les contingences politiciennes et électorales actuelles, on se demande quelle autre ingérence sera celle de la CEDEAO dans l’organisation de nos élections nationales ?
Ces constats mettent à nue les insuffisances de notre système démocratique qui se caractérise par une carence, ou plutôt une mauvaise foi dans l’organisation des élections nationales.
Cela est si évident que nous nous retrouvons de nouveau sous tutelle de la CEDEAO pour des raisons de solidarité et de sécurité de l’Afrique de l’Ouest, une région confrontée à diverses menaces comme l’expansion du radicalisme islamique et la multiplication des tensions interethniques.
Où est donc la fierté dont on aime tant se vanter face à notre mise sous tutelle pour « irresponsabilité » dans l’organisation des élections nationales ?
Cette fierté mal placée, brandie par nos nouveaux « colons noirs » pour disposer du pays et de ses ressources à leur guise, est l’un des plus grands maux dont souffre la Guinée.