Les autorités sénégalaises ont interdit une autre marche prévue par la société civile ce mardi 13 février à Dakar, contre le report de dernière minute de la présidentielle et la prolongation du mandat de l’actuel chef de l’État. Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a indiqué être profondément préoccupé par la crise au Sénégal, dénonçant un recours inutile et disproportionné à la force contre les manifestants et des restrictions de l’espace civique. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) dénonce que « au moins trois jeunes hommes ont été tués pendant les manifestations et au moins 266 personnes auraient été arrêtées dans tout le pays, y compris des journalistes », a déclaré Liz Throssell, porte-parole du HCDH, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.
Liz Throssell a également indiqué que, dans un contexte de tensions croissantes et d’informations faisant état de nouvelles manifestations prévues, il est essentiel que les autorités ordonnent sans équivoque aux forces de sécurité de respecter et de garantir les droits humains, et exhorte tous les acteurs à « s’abstenir de recourir à la violence ».
Par ailleurs, la porte-parole indique que des enquêtes doivent être menées rapidement, de manière approfondie et indépendante, et que les responsables doivent être amenés à rendre des comptes. Il est souligné que « les personnes arrêtées pendant les manifestations à Dakar et dans certaines régions doivent bénéficier d’un traitement équitable ».
Compte tenu des défis et des préoccupations liés aux circonstances entourant le report des élections, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé le gouvernement à veiller à ce que le dialogue national proposé soit aussi large que possible et garantisse une véritable participation des groupes d’opposition, des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés.
Il convient de rappeler que le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait réaffirmé vendredi dernier l’engagement des Nations Unies à soutenir la consolidation de la démocratie et à promouvoir la paix, la stabilité et le développement au Sénégal. Il avait également appelé, par la même occasion, les acteurs nationaux sénégalais à s’engager dans un dialogue constructif et au maintien d’un climat politique pacifique, suite aux remous causés par le report de l’élection présidentielle prévue pour fin février 2024.