En ce début du mois de mars 2019, la Chine organise une série d’activités pour marquer le 70ème anniversaire de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) lancée, dimanche dernier, au Grand Palais du Peuple de Beijing (Great Hall of People). Ce mardi, en début de matinée, s’est ouverte aussi la deuxième session de la 13ème Assemblée Populaire Nationale de la Chine dans un contexte de ralentissement de son économie. A cet effet, le Premier ministre, Li Keqiang, a tenu un long discours portant sur le rapport d’activités de son gouvernement.
A l’entame, le chef du gouvernement chinois est revenu sur les pressions intérieures et extérieures subies par l’économie de son pays. « Comme on en a rarement connu depuis des nombreuses années, nous avons vu notre économie subir de nouvelles pressions à la baisse », a reconnu Li Keqiang avant de louer la persévérance de son peuple sous l’égide du président Xi Jinping. « Notre peuple multiethnique (…) est vaillamment allé de l’avant en surmontant toutes sortes de difficultés. Il a réussi à réaliser les principaux objectifs du développement économique et social prévus pour 2018 et fait de nouveaux progrès importants dans ses efforts de parachever l’édification intégrale de la société de moyenne aisance », s’est-il réjoui.
Selon lui, le PIB de la Chine a connu une croissance de 6,6% pour dépasser 90 000 milliards de Yuans, près de 14 millions d’emplois créés dans les agglomérations urbaines avec un taux de chômage d’environ 5%, etc. Malgré un contexte économique quelque peu difficile, Li Keqiang a rappelé aussi que « l’innovation et l’entreprenariat ont continué à se développer» avec plus de 18 000 entreprises créées par jour.
En matière de réforme et d’ouverture, le chef du gouvernement chinois a indiqué que son pays «a réalisé de nouvelles percées. (…) Le volume global de l’import-export de marchandises a dépassé 30 000 milliards de Yuans alors que le montant des investissements étrangers réellement utilisés s’est chiffré à 138,3 milliards de dollars américains. Ce qui a permis à la Chine de conserver la première place parmi les pays en voie de développement ».
Pour ce qui est de la lutte contre la pauvreté, M. Keqiang a indiqué que des progrès importants ont été réalisés en la matière car près de 14 millions de personnes des régions rurales sont sorties de la pauvreté.
En dépit de tous ces résultats, le Premier ministre reconnaît que «la mondialisation économique a connu des vicissitudes. Le multilatéralisme a été secoué par des crises, les fluctuations du marché financier international, notamment le différend commercial sino-américain, ont eu des effets néfastes sur la production et le fonctionnement de certaines entreprises ainsi que sur les anticipations du marché.»
Mais, martèle-t-il, « il n’existe pas d’obstacle que la Chine ne puisse vaincre au cours de son développement » estimant que malgré les difficultés économiques, son pays a poursuivi sa campagne « ciel bleu, eaux limpides, terre propre.»
Pour ce qui est des exigences générales et des orientations politiques de développement social et économique de 2019 de la Chine, le Premier ministre a annoncé les grandes lignes. Il s’agit « d’aller de l’avant à pas assurés » avec l’édification intégrale d’une société de moyenne aisance et la réalisation de l’objectif du 70e anniversaire de la fondation de la Chine nouvelle» sous la clairvoyance du Camarade Xi Jinping qui consiste à l’atteinte d’une croissance de 6,5%, à la création de 11 millions d’emplois, à un taux de chômage au-dessous de 5%, etc.
Sur ce, le chef du gouvernement est ferme : «nous avons la volonté inébranlable et la capacité de surmonter toutes sortes de difficultés et de défis. Il n’y a aucune raison de douter que notre économie maintienne sa trajectoire ascendante durant de longues années ».
L’autre défi auquel le Premier ministre chinois a fait allusion dans son discours est la lutte contre la pollution et l’aménagement écologique pour stimuler l’essor du développement vert. «Le développement vert constitue une exigence impérieuse pour établir un système économique moderne et aussi la solution pour lutter contre la pollution [afin de réaliser la campagne pour le ciel bleu] », affirme-t-il.
Sur le climat des affaires, Li Keqiang promet de « créer un environnement des affaires favorable (…) pour promouvoir la facilitation et la libération du commerce et de l’investissement et prendre une part active à la réforme de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ». Car, pour «l’histoire se crée à travers la lutte et l’avenir se façonne par l’action.»
Il faut noter que plus de 3 000 délégués venus de toute la Chine, selon les médias locaux, ont assisté à ce grand rendez-vous de la politique chinoise.
D’ailleurs, le 3 mars dernier, s’est ouverte la session annuelle du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC), un organe important pour la coopération multipartite et la consultation politique sous la direction du Parti communiste chinois.
A cette occasion, Yu Zhengsheng, le président du 12ème Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC), a présenté un rapport d’activités face à 2 149 conseillers politiques, réunis pour discuter des dossiers politiques, économiques et sociaux majeurs de la nation la plus peuplée du monde qui est également la deuxième plus grande économie mondiale.
Durant les deux sessions de 2019, plus de 2 100 conseillers politiques nationaux et environ 3.000 législateurs se réunissent pour offrir des propositions et visions au gouvernement concernant les affaires de l’Etat.
Une correspondance de Amadou Kendessa Diallo depuis Beijing