Au lendemain de la sortie médiatique du groupe des 50 docteurs annonçant la suspension des cours depuis le 15 janvier 2025 dans les universités publiques, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation s’est exprimé sur cette nouvelle crise ce vendredi 24 janvier 2025. Lors d’un point de presse, le département a apporté des précisions sur le retard dans le paiement des salaires des 50 enseignants-chercheurs guinéens recrutés dans le cadre du programme de qualification de l’enseignement supérieur en Guinée.
Le docteur Mamadou Bagaga, Directeur général du Bureau de Stratégie et de Développement (BSD) du Ministère de l’Enseignement Supérieur, s’est d’abord exprimé sur les raisons de ce retard. Selon lui, bien que ce problème soit une réalité, la régularisation de la situation salariale relève du Ministère du Travail et de la Fonction Publique.
« Effectivement, il y a eu un retard dans le paiement des salaires. Ils ont commencé à travailler au mois d’octobre, et nous sommes aujourd’hui en janvier. Mais cela ne signifie pas que des efforts n’ont pas été faits. C’est le ministère de l’Enseignement Supérieur qui recrute, puis attend la régularisation par le ministère de la Fonction Publique. (…) Les fonctionnaires guinéens sont régis par les statuts de la fonction publique. À la fin décembre, l’objectif était que tous les nouveaux fonctionnaires recrutés soient rémunérés. Cependant, des soucis techniques ou autres contraintes ont reporté ce paiement à la fin du mois de janvier 2025. D’ici moins d’une semaine, normalement, tous ces fonctionnaires devront être payés », a-t-il précisé.
Les 50 PhD intégrés au lot des nouveaux fonctionnaires
Le docteur Bagaga a précisé que les 50 PhD font partie des nouveaux fonctionnaires, et qu’il est difficile de leur accorder un traitement particulier.
« Ils sont inclus dans le lot des nouveaux fonctionnaires. Comment pourrait-on justifier un traitement spécifique à leur égard, alors que d’autres fonctionnaires sont actuellement en formation militaire ? Une dérogation a été faite pour les enseignants en raison de leur situation particulière en classe. Mais le processus suit son cours. Moi-même, recruté en juin, je n’ai commencé à percevoir mon salaire qu’en septembre ou octobre », a-t-il expliqué.
Le salaire des 50 PhD guinéens
Quant à la rémunération des 50 PhD, le directeur du BSD a apporté des clarifications.
« Ces enseignants-chercheurs sont rémunérés selon les grilles salariales de la fonction publique. En mars dernier, une revalorisation des salaires a été opérée pour les cadres titulaires de grades académiques. Ainsi, les PhD ont obtenu, pour la plupart, le premier grade d’assistant, tandis que certains bénéficient d’un grade supérieur en fonction de leurs expériences antérieures. Sans cette revalorisation, ils auraient perçu environ 3 millions de francs guinéens. Avec cette mesure, leur salaire mensuel tourne autour de 8 millions de francs guinéens », a-t-il révélé.
Les enseignants étrangers et leur situation salariale
Le docteur Bagaga a également évoqué la situation des 110 enseignants-chercheurs étrangers en Guinée.
« Parmi ces 110 enseignants, seuls 10 perçoivent des salaires supérieurs à 25 millions de francs guinéens. La majorité, soit 90 %, se situe autour de cette somme. Concernant les salaires les plus élevés, nous comptons deux professeurs titulaires qui gagnent 40 millions de francs guinéens, auxquels s’ajoutent des primes de 3 millions. Nous avons également des maîtres de conférences, dont certains perçoivent 38 millions ou 30 millions. Mais ces cas restent exceptionnels », a-t-il précisé.