Les huit commissaires frondeurs de la Cour Constitutionnelle ont reporté leur décision d’installation du nouveau président de la Cour Constitutionnelle à une date ultérieure. La nouvelle a été donnée ce matin par nos confrères de la Radio Espace. Les analyses de Me Togba Zogbélémou et le courrier de Me Daye Kaba vont-ils sauver la Cour Constitutionnelle ? C’est la question que soulève cette marche-arrière des huit commissaires.
Programmée pour demain jeudi 27 septembre, l’installation du nouveau président de la Cour Constitutionnelle, comme promis par les commissaires dissidents, n’aura pas lieu. Elle est reportée pour une date ultérieure. Pourquoi ce recul alors que ces commissaires requinqués à bloc étaient décidés à écourter le mandat de Kèlèfa Sall ? Pour savoir les motifs de ce report sine-die, toutes les tentatives des journalistes pour parler avec les huit conseillers furent vaines.
Rappelons que déjà pendant le week-end dernier, Me Maurice Zogbélémou Togba, l’un des plus grands constitutionnalistes du pays et voire même du continent a fait une analyse pointue sur la motion de défiance et l’arrêt des 8 commissaires pour écarter Kèlèfa Sall de la présidence de la Cour Constitutionnelle.
Dans son analyse, Me Togba a décelé plusieurs failles dont entre autres, l’âge des membres de la Cour, leur prestation de serment devant le Président de la République sans la présence du président de la Cour Constitutionnelle, ni celle du président de l’Assemblée Nationale, vice de forme dans la destitution programmée du président de la Cour sans passer par la Cour Suprême alors que c’est elle qui est habilité à le faire. D’ailleurs pour Me Zogbélémou, la motion de défiance dont se targuent les commissaires frondeurs est propre aux organes politiques. Il a conclu pour dire que les huit commissaires ont fait une fuite en avant en violant la loi.
A cette analyse édifiante, vient s’ajouter le courrier de Me Daye Kaba, le Greffier en Chef. Ce courrier a, sans doute, plombé l’ardeur des dissidents de la Cour Constitutionnelle qui s’envolaient vers la destitution de leur président. Me Daye Kaba, dans son courrier, dit ne pas se reconnaitre dans les actes posés par les sept commissaires. Ni dans la transcription du numéro de l’arrêt de la Cour ni sa transmission. Donc par conséquent, il se dit non associé à la délibération. Or selon la loi, la délibération doit se faire en présence du Greffier en Chef. Sans sa présence elle n’a aucune crédibilité.
Après donc l’analyse de Me Togba et lecture du courrier de Me Daye Kaba, les Guinéens ont, dans la majorité émis le doute par rapport à ce document produit par les commissaires qui demandent le départ de Kèlèfa Sall de la présidence de la Cour Constitutionnelle.
Au moment où l’on s’attendait à leur réaction, les adversaires du président de la Cour Constitutionnelle, rebroussent chemin en reportant l’intronisation de leur nouveau président. La politique de reculer pour mieux sauter ?