Poursuivie pour une série de délits allant du détournement de fonds à l’enrichissement illicite, l’ex-députée a continué sa défense devant la chambre de jugement de la CRIEF ce lundi 25 mars 2024.
A la demande de la Cour, Zénab Camara a débuté la séance en déposant, à travers son avocat, des pièces justificatives de ses avoirs. Notamment, les titres de propriété de ses biens (sa maison à Leicester ( en Angleterre), sa propriété à Lambanyi (à Conakry), ainsi que les relevés de comptes bancaires détaillant ses transactions auprès de divers établissements bancaires.
Tout au long de son audition, Zénab Camara a maintenu sa position quant à son rôle dans la gestion des fonds de 15 milliards GNF alloués à l’aménagement du site devant abriter le siège de l’Assemblée nationale. Elle a insisté sur le fait qu’elle n’était pas impliquée dans la gestion financière de l’Assemblée et s’est même vantée de sa gestion dans l’administration. « Cela ne me dérangerait pas de rendre compte [de ma gestion]. Parce que c’est une responsabilité en tant que serviteur de l’Etat. Lorsque j’étais dans l’administration publique et à l’Assemblée, je pense que j’étais dans la sous-région, la seule députée qui faisait son bilan trimestriel et publiait officiellement au vu et au su de tout le monde. Parce que je voulais faire de la politique autrement, être un modèle pour les jeunes et les femmes…J’étais même félicitée par d’autres députés au niveau africain et ils prenaient exemple sur moi. J’aurais souhaité rendre compte à la Cour des comptes avant de me retrouver dans un procès pénal dans lequel j’ai d’abord été invité en tant que témoin avant d’en être là. Pour quelqu’un qui a voulu servir son pays, cette barre n’est pas ma place », a-t-elle dit.
Son audition s’est conclue avec les questions de l’avocat de la partie civile. Celui-ci a demandé du temps pour examiner les documents déposés par l’accusée.