Depuis le lundi 10 septembre dernier, on assiste à la lecture d’une série de décrets présidentiels. Le premier concerne la création de l’Autorité de Développement des zones Économiques Spéciales et des zones Industrielles (ADAZ) suivi de celui concernant le retour de la Direction Générale de la Police (DGP). Ces deux décrets depuis leur publication font grincer les dents du côté du ministère de l’Industrie et du ministère la Sécurité où on pense qu’on a arraché aux ministres des pans importants de leur Département.
Selon nos confrères de l’émission les « Grandes Gueules» de la radio Espace, rattacher les zones industrielles à la Présidence de la République, c’est dépouiller le ministère de l’Industrie et des PME. Ce secteur est un véritable poumon qui fait respirer le département, apprend-on. Ainsi, depuis lundi soir, il règne un calme plat dans les couloirs dudit ministère.
Qui dit zone industrielle parle des activités minières et agricoles. Celles sur lesquelles repose le ministère de l’Industrie. Ailleurs, ces zones sont dans le portefeuille de ce département. Si elle est gérée par la Présidence de la République, que reste-t-il ? Si elle est contrôlée par la Présidence de la République, que contrôle le ministère de l’Industrie ? Si c’est la Présidence qui doit donner l’autorisation d’implanter une industrie, quel sera le rôle du département de l’Industrie et des PME ? En un mot, l’Autorité de Développement des zones Economiques Spéciales et des zones Industrielles qui vient d’être créer gère désormais toutes les activités industrielles du pays.
Concernant le retour de la Direction Générale de la Police, ce n’est pas non plus la joie dans les locaux du ministère de la Sécurité. Pour ceux qui connaissent ce département, la cohabitation n’a jamais été facile. La Direction Générale de la Police, ce bras technique, qui sera dirigée par un flic rompu à la tâche, capable de coordonner les services de police, risque de faire ombrage au ministre. D’où l’inquiétude qui règne aujourd’hui à Coléah-Domino où siège le département de la Sécurité. Et quand on sait que le directeur général rend directement compte au Président de la République sans se référer à son ministre, il va s’en dire qu’il y aura un dualisme au sommet de la Sécurité.
Le ministre de la Sécurité ne coordonne plus les services de la police, ne contrôle plus les capacités opérationnelles de la police, Il ne rend plus compte au Chef de l’Etat, que lui reste-t-il ? Quel sera son rôle désormais, si le directeur général doit tout gérer ?
Retenons tout simplement que le département de l’Industrie et celui de la Sécurité viennent en quelque sorte d’être dépouillés.