Décidément, les réserves du président de l’Union des forces républicaines (UFR) ne finissent pas face à la récente sortie médiatique du chef de l’exécutif guinéen. Après avoir vertement attaqué la mesure d’assistance annoncée en faveur des citoyens établis ou bloqués hors des frontières nationales, Sidya Touré revient à la charge pour placer ceci qui suit :
« Comme toujours, les déclarations d’Alpha Condé n’engagent que lui-même. Moi, j’ai remarqué quelque chose, c’est le taux de létalité. En Guinée, nous faisons pratiquement dix fois moins que les autres. Mais personne ne nous a expliqué ce qu’avons-nous fait pour arriver cela. Donc, il manque énormément d’explications. Pour cela, je crois que les statistiques de nos décès ne sont pas fiables. Parce qu’aujourd’hui, un pays comme la Côte d’Ivoire, nous sommes nettement en avance sur eux du point de vue nombre de personnes contaminées, mais nous avons, pratiquement beaucoup moins de morts. Alors que la population là-bas, c’est deux fois la population guinéenne. Donc, je ne crois pas beaucoup à cela.
Ensuite, en ce qui concerne l’économie, je n’ai pas compris. Je m’attendais à ce qu’après que le plan de riposte ait été exposé, lui (Alpha Condé, ndlr), serait venu nous donner des choses plus précises. Hélas! La précision que j’ai lue peut-être, c’est de dire que nous allons passer de 20 à 30 personnes. Je ne sais pas qu’est-ce que cela peut réellement nous apporter. On a ce problème-là. Donc, on n’a pas d’explications sur le plan de riposte. Les chiffres qui ont été donnés pour la létalité, je n’y crois pas beaucoup. Le regroupement de 20 à 30 personnes, je ne vois pas très bien ce que cela rapporte.
Les mesures d’allègement aussi au niveau des populations, j’aurais voulu, comme ailleurs, voir qu’on est en train de distribuer ces masques qui sont annoncés, parce que ça fait au moins deux mois qu’on est dans cette affaire. Là, non plus, je n’ai pas entendu d’éclaircissements. Bon, comme on dit que le train est en marche, je ne sais pas combien de trains sont-ils en marche.
Mais surtout les mesures d’accompagnement, on n’en voit toujours pas. La police, au lieu d’être impliquée pour aider les gens à supporter cette période difficile, on la remet dans la répression. Et c’est ce qui nous a emmenés dans le problème de Coyah. Donc, je pense qu’il y a encore beaucoup de choses à faire que de parler de triomphalisme au temps où on en est là.
On est à la dixième année de la présidence d’Alpha, est-ce que vous avez vu un jour une enquête aboutir quelque part ? C’est vraiment une déclaration faite juste pour amuser la galerie. Ce qui n’est vraiment pas une réalité, parce que ce qui s’est passé à Coyah est quelque chose de totalement inacceptable. On a sept morts maintenant sous les bras pour une histoire où vous n’aviez même pas deux cents personnes qui manifestaient. Ce n’est pas possible, quand-même! »