Du 10 au 11 août 2023, l’ONU Droits de l’Homme et ses partenaires ont conjointement organisé à Kindia, un atelier de renforcement des capacités à l’intention des journalistes en vue de favoriser une couverture médiatique responsable et objective du procès des évènements du 28 septembre 2009, dans le but de contribuer à une réconciliation nationale inclusive en Guinée.
Selon l’Organisation des Nations unies pour les Droits de l’Homme, l’ouverture historique du procès des massacres du 28 septembre 2009, en date du 28 septembre 2022, a marqué un pas significatif vers l’éradication de l’impunité et a été saluée comme un effort majeur dans la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales en faveur de la réconciliation en Guinée. Ce procès revêt une importance capitale dans le paysage politique guinéen, symbolisant un changement radical par rapport aux pratiques antérieures.
Le déroulement du procès se poursuit selon les prévisions. Toutefois, le Bureau ONU-DH Guinée, qui assure un suivi quotidien des audiences, a signalé des risques potentiels de dérapages dus à certains propos à connotation ethnocentrique et régionaliste prononcés par certains accusés, avocats, ainsi que des victimes et témoins. En outre, poursuit l’organisation, certains médias, dans leur couverture du procès, ont été critiqués pour leur manque de professionnalisme et d’objectivité dans la diffusion des comptes rendus d’audience. Ces tendances pourraient aggraver les tensions sociales, particulièrement entre les groupes ethniques dont sont issus les principaux accusés et les parties civiles, à moins que des mesures appropriées ne soient rapidement mises en place.
Afin de renforcer le rôle des journalistes dans la promotion de la cohésion sociale et de la paix en Guinée, avec pour objectif un processus de réconciliation nationale réussi, le Bureau ONU-DH a lancé un programme de formation destiné aux journalistes travaillant dans les médias publics et privés des quatre régions naturelles du pays : la Guinée-forestière, la Haute-Guinée et la Moyenne-Guinée et la Basse Guinée.
Cette formation organisée vise à renforcer les compétences des journalistes en matière de réconciliation nationale en leur fournissant les connaissances et les compétences nécessaires pour couvrir de manière responsable et équilibrée les audiences du procès des évènements du 28 septembre 2009. A Kindia, les modules de formation ont abordé des sujets tels que les concepts de droits de l’homme et la lutte contre l’impunité, l’introduction à la réconciliation nationale, le rôle des médias dans la promotion de la réconciliation, l’éthique journalistique et la responsabilité dans la couverture des questions de réconciliation, ainsi que des techniques de reportage équilibré et objectif.
Aminata KEBE, Représentante adjointe de ONU Droits de l’Homme en Guinée, a souligné que cette formation fait suite à des initiatives similaires organisées précédemment à Nzérékoré, Kankan et Labé. Ces actions s’inscrivent dans le cadre d’un projet plus vaste visant à soutenir la cohésion sociale en Guinée, financé par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix et mis en œuvre en collaboration avec d’autres agences onusiennes telles que le PNUD et l’UNFPA.
Le gouverneur de la région administrative de Kindia, Elhadj Aboubacar DIAKITÉ, a évoqué l’importance cruciale du rôle des médias dans ce processus de réconciliation. Il appelle les organes de presse à fournir une couverture médiatique vraie, objective et constructive, exempte de toute connotation sectaire ou ethnique.
La formation des journalistes dans le domaine de la réconciliation nationale joue un rôle vital dans la promotion de la paix et de l’harmonie en Guinée, tout en contribuant à la réalisation de l’objectif plus large de mettre fin à l’impunité et de favoriser une société respectueuse des droits de l’homme et inclusive.
