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Coutumes routières en Guinée (Chronique de Diao Diallo)

Le texte que nous vous proposons pour cette chronique n’est pas de notre cru. Il nous a été transmis au début des années 1990. Son auteur nous est inconnu. Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’il nous vient de la CBG-Kamsar (Boké), des mains d’un ami qui le tenait lui-même d’un autre et ce dernier d’un expatrié. Que ledit auteur anonyme, soit expatrié européen ou de toute autre  origine ou nationalité, nous n’en avons jamais rien su. A l’époque, une forte communauté de blancs, essentiellement canadiens ou américains travaillait et résidait à  Kamsar-CBG.

Toujours est-il que la truculence et la satire qu’on relève dans ce papier ont retenu notre attention au point de le garder jusque maintenant. Il nous a semblé par ailleurs que son auteur l’ait rédigé en français. La qualité de l’expression, l’agencement et la pertinence des faits décrits nous confortent dans cette idée. Nous l’avons depuis, proposé aux auditeurs de notre émission à la RTG, (Prudence sur la Route) ainsi qu’à d’autres.  A peu de choses près, les réactions ont toujours été les mêmes: rires, étonnement et exclamations devant une telle capacité d’observation de nos réalités et tant de ‘vérités’, aussi ‘crues’ que peuvent l’être certaines d’entre les mangues évoquées à l’avant dernier paragraphe.

Si les faits décrits dans le texte datent d’une vingtaine d’années, peu de choses ont changé depuis. C’est une opinion. Voyons, si vous la partagez. Bonne lecture !

Pour circuler en Guinée, l’esprit serein, il est bon de connaître un certain nombre d’habitudes locales plus utiles que notre Code de la Route, bêtement sophistiqué.

En voici quelques unes :

-qu’un camion est en panne quelques dizaines de mètres plus loin,  généralement dans le virage suivant;

-ou bien qu’un camion était en panne, qu’il a pu être réparé et qu’il est parti ;

-ou bien que le vent a apporté quelques tas de feuilles.

-qu’il dit bonjour à un copain au bord de la route ;

-qu’il est chauffeur de taxi et qu’il essaie de racoler un    client ;

-qu’il vous fait signe de le doubler ;

-qu’il montre quelque chose à l’un de ses passagers ;

-qu’il va s’arrêter brutalement sans se garer ;

-Et même parfois qu’il va tourner à gauche.

– C’est quelqu’un qui l’a planté dans un trou énorme, afin de signaler le danger ;

–  Ou bien cet arbuste a décidé que le milieu de la piste était le meilleur endroit pour pousser tranquillement.

–   Qu’elle vient de perdre une roue gauche ;

–   Que son conducteur veut se garer de l’autre côté ;

–   Ou plus banalement, qu’il évite un trou à droite.

Mais si vous ne semblez pas décidés à vous arrêter, ils baissent quand même la ficelle, en rouspétant énergiquement.

J’aime bien les routes guinéennes, elles sont si amusantes.

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