Le prochain sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement des 15 pays de la CEDEAO, est prévu le 29 juin au siège de l’institution à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.
Si cette assemblée est censée faire la part belle aux questions économiques et financières notamment la problématique de la mise en circulation de la future monnaie commune ou aux questions liées à la sécurité et à la lutte contre la menace terroriste, faut-il préciser qu’elle sera aussi une occasion pour les dirigeants des Etats de l’espace CEDEAO d’élire le nouveau président de l’institution qui succédera au président sortant, Muhammadu Buhari.
La course à cette présidence ravive déjà les tensions politiques traditionnelles entre les deux principaux blocs linguistiques qui composent la CEDEAO, d’une part et entre aspirants à l’intérieur de chacun de ces blocs, de l’autre.
Au niveau des pays francophones de la CEDEAO, deux noms reviennent régulièrement comme étant de sérieux candidats à la succession du président Buhari. Il s’agit du président Alpha Condé de la Guinée et le Nigérien Mahamadou Issoufou.
Si la solidité de l’amitié entre les deux hommes d’Etat n’est plus à démontrer, il faut cependant noter aujourd’hui que celle-ci est en train de prend un coup en raison de l’incapacité de l’un à s’incliner au profit de l’autre.
A quelques jours donc de cette session, le ton monte d’un cran entre Alpha Condé et Mahamadou Issoufou qui sont à couteaux tirés. Du côté de Niamey, le président Issoufou estime que c’est à son frère et ami Alpha Condé de lui retourner l’ascenseur après qu’il ait accepté de se désister en 2017 de la course à la présidence de l’Union Afrique en faveur de celui-ci.
« Je t’ai laissé la présidence de l’Union Africaine. Il n’est pas question cette fois-ci de renoncer à la présidence de la CEDEAO », aurait répliqué le président Nigérien a son ancien compagnon FEANFISTE, nous a rapportés ce jeudi 20 juin une source proche du palais présidentiel de Conakry.
Aux dernières nouvelles, nous précise notre source, une délégation du président nigérien est actuellement à Conakry pour tenter de convaincre le locataire du palais Sékhoutoureya à se retirer de la course en soutenant sa candidature. Pour Mahamadou Issoufou, nous dit-on, c’est le seul moyen d’empêcher les anglophones de se succéder à la tête de la CEDEAO.
Alpha Condé sera-t-il réceptif à cette sollicitation du président nigérien ou ira-t-il jusqu’au bout de son ambition ? Rendez-vous dans quelques jours.