Initiés par les autorités éducatives nationales, les cours à distance ont théoriquement démarré sur toute l’étendue du territoire national depuis le lundi 27 avril. Ces cours se poursuivent via les ondes de certains médias –publics et privés- du pays à l’intention des candidats aux différents examens nationaux.
Après quelques jours d’expérimentation, le constat révèle que cette option d’enseignement bat déjà de l’aile. Faute d’électricité, les cours restent quasiment inaccessibles aux élèves dans la région de Kankan.
Avec la télévision nationale par exemple, les heures dédiées à la diffusion des cours ne concordent pas avec le temps de lancement du courant par l’agence locale de l’EDG dans les différents foyers.
En outre, en raison du faible niveau de leurs revenus, de nombreuses familles de la place n’ont pas de poste téléviseur. Quant aux postes récepteurs radios, les fréquences de la chaine publique de radio sont inaccessibles dans des localités les plus éloignées des chefs-lieux de préfecture et de région.
D’ailleurs, ce qui est surprenant et préoccupant, c’est le fait qu’en plus du manque de courant et de l’inaccessibilité des signaux, la plupart des parents d’élèves que nous avons contactés depuis les sous-préfectures environnantes, déclarent ne même pas être au courant de cette initiative de cours à distance des autorités.
Pour Moussa Diawara qui est candidat au baccalauréat cette année à Kankan, il trouve la situation tout simplement déplorable. « C’est déplorable ! Parce qu’il est impossible pour nous de respecter régulièrement ce programme de cours à distance. D’ailleurs, il faut que nos responsables sachent que la Guinée ne se résume pas seulement qu’à Conakry. Toutefois, si cette initiative marche pour nos amis de Conakry ou d’ailleurs, je dis tant mieux. Mais ici à Kankan, nous avons de sérieux difficultés à suivre ces cours. Nos soucis s’appellent, manque de courant surtout la journée et la nuit ce n’est pas certain, l’accès à la télévision n’est pas facile pour la grande majorité des élèves candidats que nous sommes », s’est plaint.
Sur la question, c’est le même son de cloche qui se produit chez les parents d’élèves à Kankan. Depuis le lancement de ces cours, par manque de courant, Mamadi Camara, fonctionnaire et chef de ménage, nous confie à son tour que ses enfants n’arrivent pas, faute d’électricité, à suivre ces cours à distance. « Moi, j’ai la chance d’avoir une télé chez moi. Mais comme tous les autres citoyens de Kankan, je n’ai pas de courant durant la journée. Alors si l’Etat veut que ça marche et que nos enfants soient au rendez-vous des cours à distance, il faut qu’il tienne enfin sa promesse éternelle d’améliorer au moins notre desserte en électricité », a-t-il interpellé le gouvernement.
Soucieux de la réussite des candidats au niveau de sa juridiction, le directeur préfectoral de l’éducation (DPE) de Kankan envisage de rentrer en contact avec le service local d’EDG pour tenter de changer la donne. Afin de permettre à tous les candidats de pouvoir suivre la diffusion en temps en normal ces cours à distance sur les ondes des radiotélévisions.
« Nous avons un grand nombre de candidats pour les différents examens au compte de la préfecture de Kankan. Il faudrait donc qu’ils profitent de ce programme de cours à distance. Nous allons nous mettre en relation avec l’administration locale de l’EDG pour qu’elle nous facilite les choses afin de fournir le courant convenablement. Faute de quoi, il faut reconnaître, les parents d’élèves ne sont pas dotés de source d’énergie privée ». a-t-il plaidé.