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Courrier controversé de Gaoual au DG de la Poste : la croix et la bannière aux Télécoms (Edito)

Au département des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique, M. Ousmane Gaoual Diallo a décidé d’en faire voir des vertes et des pas mûres au Directeur Général de la Société la Poste Guinéenne, M. Mohamed Sita Cissé. Qui vient d’être sommé par le ministre, à travers un courrier au ton corrosif, daté du 27, de cesser toute activité liée au fonctionnement de ladite société.

Dans la foulée, injonction a été faite au Directeur Général de la Poste Guinéenne de transmettre à son ministre ‘’tous les actes et décisions d’administration initiés, pris ou auxquels il aurait souscrit depuis la prise de fonction de ce dernier à la tête du département’’.

Cela concerne l’ensemble des contrats, conventions, protocoles d’accord et autres mémorandums conclus ou en attente de conclusion, peut-on lire dans ledit courrier.

A ces documents administratifs, il devra adjoindre le ‘’rapport d’activités de la société, au titre de l’exercice 2022 écoulé’’.

Tout comme ‘’le document de stratégie et/ou le plan d’actions et les programmes d’investissement de la société’’

Last but not least, Ousmane Gaoual Diallo invite Mohamed Sita Cissé à ‘’annuler ou suspendre la mise en œuvre de toutes les décisions d’administration ou de gestion prises au sein de la Société et susceptibles d’engager financièrement ou pécuniairement la Société’’.

Cela signifie en clair, le dépouiller de toutes ses prérogatives. Certains observateurs voient d’ailleurs dans cette décision ministérielle, la volonté de couper bras et jambes à M. Cissé.

Comme pour dire que c’est désormais la croix et la bannière pour les collaborateurs du ministre porte-parole du gouvernement, qui serait du genre à vouloir élaguer toutes les têtes qui dépassent.

Pour justifier cette décision digne des méthodes à la hussarde, le porte-parole du gouvernement dans son courrier dont l’objet est intitulé « Notifications de manquements constatés relativement aux décisions et engagement contractuels que vous prenez dans le cadre de la gestion de la société La Poste Guinéenne SA, en votre qualité de Directeur Général de ladite société », tente une parade consistant à accuser  Mohamed Sita Cissé de condescendance à son égard.

« Vous initiez et prenez des décisions et/ou des engagements contractuels et actes d’administration et/ou de gestion au niveau ou au sein de la Société précitée que vous dirigez, sans me consulter, m’informer, ni à fortiori, requérir et obtenir mon avis, ou selon le cas, sans mon autorisation ou accord préalable », fustige le ministre.

Martelant au passage que « ces faits sont une violation de vos obligations professionnelles, et notamment de celles relatives aux rapports ou relations que vous devez entretenir avec moi, en ma qualité de tutelle technique de la Société tel que prévu, prescrit ou régi par la loi L/2017/0056/AN du 08 Décembre, Modifiant Certaines Dispositions de la Loi L/2016/075/AN du 30 Décembre 2016, portant Gouvernance Financière des Sociétés et Établissements Publics en République de Guinée. »

Bien des gens craignent que de tels actes ne contribuent à vicier l’atmosphère de travail au sein du gouvernement. D’autant que M. Gaoual donnerait l’impression depuis le début de sa nomination au sein du gouvernement d’être quelqu’un ayant une haute estime de soi.

On se souvient de ses démêlés avec les deux dames à savoir Salématou et Fatou Baldé. Dont il avait d’ailleurs fini par avoir les têtes. Cela avait fait dire aux détracteurs du ministre des Postes et des Télécommunications, qu’il avait l’oreille du président de la République. Et de surcroît, qui s’y frotte s’y pique, carrément.

Sans dénier au ministre son droit à marquer son territoire comme le stipulent les règles au sein d’une administration, il serait tout de même judicieux pour un homme de sa trempe, de faire preuve de longanimité à l’endroit de ses subordonnés.

Afin de déconstruire le stéréotype de « mauvais chef » que certains voudraient lui coller. Car, tout ne se limitera pas tout de même à cette transition. « Tout finit par finir », comme le dit Louis Caron.

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