La rebaptisation du nom de l’aéroport international de Conakry passe mal chez l’Association des victimes du camp Boiro (AVCB). Pour cause, un décret du Général Mamadi Doumbouya en date du 16 décembre 2022, rebaptisait l’aéroport international de Conakry au nom du feu Président Ahmed Sékou Touré.
Si cette décision avait été saluée par certains Guinéens, cela n’a pas été le cas chez les parents des victimes du Camp Boiro qui considèrent le père de l’indépendance comme un « tyran ».
Froissés par cette décision du Président du CNRD, les membres de l’Association des victimes du camp Boiro (AVCB) ont ouvert une bataille juridique. Ils ont saisi donc la Cour Suprême pour faire annuler le décret qui avait fait couler beaucoup d’encre et salive.
Après près de trois ans d’attente, la Cour Suprême a décidé d’ouvrir le dossier ce jeudi 30 mai 2024. Mais l’affaire a été finalement reportée à la demande de la partie civile. Maître Tall Amadou Baïdy Habib, avocat des victimes du Camp Boiro a expliqué pourquoi ils ont attaqué cette décision du Général Mamadi Doumbouya par devant la Cour Suprême, la plus haute Institution judiciaire du pays.
« Nous sommes choqués de voir que cela fait bientôt trois (3) ans, un édifice public aussi symbolique qu’un aéroport international, porte d’entrée dans un pays se trouve affublé du nom d’un dictateur. Par rapport à ça, l’AVCB a décidé d’introduire une action en justice. (…) Nous avons demandé un report de deux semaines pour nous permettre d’apporter d’autres preuves », a-t-il dit après le report de l’audience.
L’affaire a été renvoyée au 13 juin prochain pour la continuité du procès. « On a demandé et obtenu un renvoi à 2 semaines, pour répliquer au mémoire en défense de l’agence judiciaire de l’Etat. Le procès a démarré aujourd’hui et se poursuit le 13 juin », a fait savoir Maitre Tall Ahmadou Baidy Habib.