Actuellement, Conakry, la capitale guinéenne connaît des perturbations dans la desserte en électricité. Beaucoup de citoyens indexent la Guinéenne d’Electricité d’en être le responsable, puisque l’Etat a annoncé la gratuité du courant pour trois mois à compter d’avril 2020. Comme si l’entreprise ne verrait pas d’un bon œil cette « faveur » faite aux ménages, en cette période de covid19.
Interpellé sur la question, le responsable de la Communication de l’entreprise a décliné les raisons principales de ces délestages. Parmi elles, il y a l’arrêt de certaines centrales électriques et la révision de certains groupes électrogènes.
Selon Camara Naby, l’EDG est « en face d’une indisponibilité de certaines centrales au niveau de Conakry qui sont à l’arrêt. Il y a notamment GDE (une société privée de fourniture d’électricité, ndlr), propriété de l’homme d’affaires guinéo américain, Mory Diané, qui a arrêté ces machines. Donc, on a une perte là-bas de moins 40 mégawatts (MW). Il y a aussi certains groupes de Kaloum 1 qui sont en révision. Compte tenu de la situation du Covid-19, le personnel a été drastiquement réduit. Et les travaux n’ont pas accéléré comme cela se doit. C’est ce qui a fait qu’on s’est retrouvé dans une situation [de desserte] qui ne nous a pas permis d’être au maximum de notre production habituelle ». Ce qui, du coup, a entrainé un déficit de 62 mégawatts.
Sur les raisons du retrait de GDE, on évoque la fin du contrat et la pandémie du Covid-19.
A cet effet, le responsable de la Communication parle « des mesures d’urgence », concernant cette entreprise. Et étant une entreprise privée, « chacun a son process à l’interne à retirer certains du personnel, mais il y avait aussi la fourniture au niveau du carburant. Je pense que ce n’est pas GDE seulement qui est touchée, il y a aussi les pétroliers dont l’approvisionnement n’est pas au niveau actuel. Donc, il n’y avait pas de carburant pour GDE», a-t-il souligné.
Habituellement, c’est l’Etat guinéen qui fournissait du carburant à GDE mais dès que la date buttoir arrive, GDE doit arrêter systématiquement ses groupes, rapporte notre interlocuteur.
M. Camara a ajouté d’autres causes ayant entraîné le manque de courant à Conakry et dans les villes interconnectées : « En plus des groupes qui sont au niveau de ces centrales thermiques qui sont en révision, on avait eu un protocole avec la gestion des barrages de Kaléta et de Garafiri pour venir soutenir cette baisse actuelle. Malheureusement, compte tenu du remplissage ou du pré-remplissage de barrage de Souapiti, on n’a pas pu avoir le maximum du niveau d’eau souhaité. Mais avec les pluies qui commencent à tomber, Kaléta va bientôt tourner normalement pour améliorer légèrement la desserte », dira-t-il.
Le réseau étant interconnecté, si un groupe électrogène tombe en panne, ce sont plusieurs villes de la Basse et de la Moyenne Guinée qui seront touchées. Or, présentement, Conakry seule a un besoin qui varie entre 315 mégawatts en temps normal et 410 mégawatts (aux heures de pointe, 18 heures). Mais précise Naby Camara, « cela concerne non seulement les ménages mais aussi les industriels qui sont un poids important dans cette fourniture d’électricité, surtout à Conakry. »
Pour pallier cette pénurie de courant, « nous sommes en train de voir d’ici quelques jours avec Kaléta qui viendra en renfort. L’objectif est d’avoir 95% de desserte pour tout Conakry », conclut-il.