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Corruption dans l’élection des maires: les responsables vont être poursuivis, même 20 ans après

Entre les élections communales du 4 février 2018 et l’installation des conseillers élus, du temps s’est écoulé et beaucoup de choses se sont passées. Comme on dit; beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Des candidats plus forts économiquement que les autres utilisent leurs moyens pour obtenir des voix. Une pure corruption que les acteurs ne s’en cachent même plus.

Le cas le plus illustratif, c’est ce présumé paiement de 50 millions francs guinéens à un parti membre de l’opposition pour la mairie de N’Zérékoré. Dans la capitale de la région forestière, le candidat de l’Union des forces républicaines (UFR), Cécé Loua, qui est un ancien maire de la ville, a déclaré dans la presse locale avoir payé 50 millions GNF pour qu’un parti lui accorde ses voix : « j’ai donné 50 millions GNF à M. Papa Koly Kourouma pour qu’il les remette à M. Abdoulaye Kourouma qui, à son tour, devait convaincre ses quatre conseillers à voter pour moi, mais ils m’ont trahi.» Voilà un acte « immoral », selon les agents de lutte contre la corruption.

« C’est quelque chose d’immoral. Ces gens-là qui prétendent diriger les collectivités locales […] », a affirmé Mohamed Sylla, directeur général de l’Agence nationale de lutte contre corruption, que Guineenews© a joint au téléphone.

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« C’est un cas qui doit interpeller toutes les autorités. Si nous continuons à observer la corruption sans rien faire, surtout du côté de ceux qui doivent appliquer la loi, ce serait cause perdue », a-t-il prévenu.

 Mais pour réprimer cette corruption, devenue endémique dans le pays, il faut des textes législatifs. « C’est justement ce à quoi nous sommes en train d’œuvrer ces derniers temps, donner à la Guinée un cadre institutionnel, législatif et normatif de lutte contre la corruption », soutient-il, avant de prévenir ces cas de corruption seront punis un jour ou l’autre : « Nous savons tous, tout ce qui se passe actuellement en Guinée en matière de corruption. Mais soyez rassuré, la corruption, c’est un délit imprescriptible. Tu auras fait aujourd’hui 10 ans, 20 ans, que tu sois un bon Diallo ou Traoré (Quelque soit l’ethnie du corrupteur ou du corrompu, ndlr), le moment venu tu seras vigoureusement interpellé. Ça c’est clair. Nous sentons le mal à l’heure actuelle. Nous observons sans démissionner jusqu’à ce que des dispositions pratiques soient mises en place et qu’on puisse répondre à l’efficacité. »

Se prononçant spécifiquement sur le cas de N’Zérékoré, Mohamed Sylla, rappelle que M. Loua est à la fois acteur et victime : « Il est victime et acteur. C’est de la corruption. L’objectif n’est pas atteint et il se met à dénoncer. Et là, c’est l’opinion publique, les électeurs de la collectivité, qui doivent porter plainte maintenant. Ce parti ne devrait plus être porteur de candidature pour des élections même locales. »

Au-delà du cadre juridique dont elle a besoin, l’Agence nationale de lutte contre la corruption doit aussi être dotée des moyens financiers et logistiques, explique M. Sylla : « Nous avons besoin des moyens. C’est ce que nous attendons de la part de l’Etat. Une action de ce genre, il faut être en place à N’Zérékoré ou bien mobiliser l’antenne de N’Zérékoré. Tout cela nécessite des moyens. »

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