Le mercredi 10 juillet dix correcteurs des épreuves du BEPC, tous issus des commissions Histoire et Rédaction, ont été éliminés par le délégué qui coordonne les examens nationaux au niveau de la région administrative de Faranah, a-t-on appris des sources proches des autorités éducatives locales.
Suivant les termes de référence des examens nationaux en Guinée, ces correcteurs ont violé les textes concernant la double correction. Les premiers correcteurs mettaient des notes distinctives sur les copies des candidats pour guider les deuxièmes correcteurs dans les notations. Ce qui faisait que les notes du premier correcteur et du second se rapprochaient de trop. Ce qui a été descellé par le délégué du ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation pendant sa mission de supervision.
Après avoir pris ces enseignants « indélicats » en flagrant délit, le délégué national, Sayon Camara a instruit l’inspecteur régional de l’éducation de Faranah à prendre ses dispositions pour les faire remplacer conformément aux textes régissant l’organisation des examens.
Aussitôt, les autorités éducatives locales ont procédé à leur remplacement. Selon nos sources, ces correcteurs remplaçants sont venus des préfectures de Dabola, Kissidougou et des sous-préfectures de Faranah.
Joint par téléphone pour avoir les raisons de leur élimination, le délégué de la coordination des examens nationaux pour la région administrative de Faranah, Sayon Camara précise : « je suis arrivé ce matin à Faranah. Après avoir visité quelques centres où il a été constaté que du sérieux où tout le dispositif était mis en place, conformément aux termes de référence de la mission, on est allé au niveau des commissions de correction et de secrétariat. Arrivé au niveau du secrétariat de correction, il nous a été donné de constater que nos collègues n’ont pas obtempéré aux textes concernant le principe de la double correction. Par ce que le premier correcteur doit tout simplement mettre les notes dans son cahier et il ne doit pas mettre de trace de Bic sur le papier. Effectivement, le premier correcteur mettait une note sur la copie afin que le second, dès qu’il tombe sur ces copies, il mettra un ou deux points, en tout cas il ne communique plus. C’étaient des choses qui sont cachées dans les traités des candidats. J’ai commencé par regarder les fiches de centralisation pour regarder les notes d’abord. En regardant de près, j’ai vu que les notes se rapprochaient de trop. Donc, je suis allé vers les copies, c’est là où j’ai pu découvrir maintenant cette situation. Et conformément aux textes, on a tout simplement cherché à les faire remplacer. J’ai demandé à l’inspecteur régional de l’éducation de prendre ses responsabilités », a-t-il expliqué.
Par ailleurs contacté, un des enseignants desdites commissions de correction (Histoire et Rédaction) mises en cause, admet l’existence de ce dysfonctionnement avant de regretter la manière par laquelle les autorités éducatives ont géré cette situation.
« Ce qui s’est passé est vrai. Mais le délégué ne devait pas vider tout le monde. Parce que ce ne sont pas tous les membres des commissions qui ont commis l’acte. Surtout que celui qui a mis les notes distinctives s’est levé pour s’expliquer et il a été appuyé par un deuxième. Ce veut dire que c’est ce sont eux qui sont les vrais coupables. Donc, après avoir situé les responsabilités, il devait éliminer ces vrais coupables », nous a confié ce correcteur remplacé ayant requis l’anonymat.
En outre, un autre cadre de la DPE a tenu à répliquer sous l’anonymat en ces termes : « celui qui s’est tu sur un mal aura contribué au mal. Donc, ils sont tous coupables. Ils devaient signaler après avoir constaté. Mais le fait de se taire sans dénoncer, cela veut dire qu’ils ont contribué à l’infraction. Donc, ils sont tous coupables de la même manière.»