La Guinée a-t-elle défini les normes qui correspondent au standard international pour donner une base référentielle aux contrôleurs et inspecteurs qui se sont rués en priorité sur la société GI, à moins que ce soit celle-ci qui avait un besoin impérieux d’être examinée pour se laver de ses péchés antérieurs ?
Pour être dans la compétition à venir, il est impératif de mettre tous les produits guinéens à l‘abri de toute contestation ou de critique sur la qualité, sur le poids et sur la mesure. Toute complaisance dans ce domaine est une fuite en avant puisque sur le marché international, il n’y aura pas de passe-droit et de favoritisme.
Tous les produits sont appelés à être mesurés sur le même pied d’égalité par les consommateurs. La compétition sera rude, et tous les coups sont permis, il ne faut pas louper le départ. Un produit qui est constaté, dès sa mise sur le marché, en dessous ou en deçà des normes standards, risque de ne plus sortir la tête de l’eau.
Qui ne se souvient de « Afrika lait » ou de ce chocolat connu sous la dénomination de « Chocoleca », et de ce « Choco-pain », qui s’assèche et dont il faut rajouter de l’huile d’arachide et rebattre pour le rendre fluide ? Qui ne se rappelle pas encore «Afrika lait» qui était si fluide et sans consistance de lait qu’il fut laminé sur le marché par Omela? Pourtant, « Afrika lait » avait suscité une belle chanson orchestrée par Bembeya Jazz National.
Qui ne se souvient des tôles GI, qui avaient livré une farouche concurrence aux tôles Métal-Guinée? La pub disait, avant la série Marie-Mare, qu’elles étaient faites d’un alliage d’aluminium et de zinc et qu’elle protège contre la chaleur. Une jolie femme fatiguée de s’éventer à l’aide d’un éventail l’avait balancé à son pauvre mironton de mari en disant : « si tu ne mets pas GI, je m’en vais ! ». Des constructeurs s’étaient rués sur les tôles GI, à commencer par qui vous cause en ce moment. Moins de dix ans après ces tôles s’étaient transformées en rouille et en terre rouge pour laisser des infiltrations torrentielles dans des concessions, tandis que les tôles aluminium de OFAB-CBG étaient depuis 1974 sur les toitures et qui semblaient imperturbables aux changements climatiques, mais elles n’étaient plus produites. Les tôles en aluminium de OFAB-CBG ont été remplacées valablement par celles Métal-Guinée, qui tiennent toujours la route, depuis une vingtaine d’années. On suppose que la société GI actuelle a corrigé ce défaut pour être inspectée en premier. Qu’est-ce qui peut faire dire au rapport d’inspection que les tôles GI ne sont plus ce qu’elles étaient, pour attirer les constructeurs ? Il en faudrait plus que la différence des prix.
Toutes les industries et PME qui sont dans les faveurs de l’Etat produisent des choses sans norme. A la célébration d’une fête de l’armée, en 1988 ou 89, Sobragui avait sponsorisé l’évènement. Elle était fière de présenter Skol, nouvelle version. 3 Skols terrassaient un éléphant, mais Lansana Conté avait donné son avis, quand les gars de Sobragui le lui avaient demandé : « c’est bon, mais il faut ajouter un peu d’alcool », mais comme Sobragui sponsorisait toutes les fêtes bacchanales en Guinée, elle diminuait le taux d’alcool. Actuellement, c’est de « la flotte », ainsi que Guluxe. Quand le CNDD est arrivé aux commandes, en un laps de temps, ils ont laissé une ardoise de 9 milliards de francs en dette d’alcool, c’est le chiffre qui se murmurait dans les milieux des soudards haut placés, dont on était bien introduit. La preuve, le capitaine ‘’Anti’’ de l’Armée de l’air, qu’on a connu sur le terrain de football de Coléah, était sur la première liste du CNDD, à la correction, le lendemain il a été barré. On a eu maintes fous à la même table une multitude d’officiers supérieurs, y compris le général Kaba (41 ou 42) l’écrivain, en tout cas. Des centaines de carcasses de casiers étaient sans bouteilles, brisées lors des grandes beuveries militaires. Des «militaires qui n’avaient jamais bu, buvaient, à l’occasion, selon un béret rouge, arrêté pour braquage à main armée et qui nous tenait compagnie pendant nos dix jours dans les geôles des Services spéciaux. Un séjour instructif.
Depuis, les produits de Sobragui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Sobragui n’est pas seule à farder ses produits. Quand Lansana Conté construisait dans son village, les entrepreneurs de son chantier prenaient gratuitement du granite concassé avec la Société de Santullo, et pour se rattraper, le mètre cube de granite concassé flambait de 200 mille à 220 mille. Les sociétés et PME qui subissent de telles escroquerie ou qui posent des pots de vin en cachette pour être à l’abri des tracasseries administratives et autres fardent leurs produits ou augmentent leur prix. Quand le ministre d’un domaine a une cérémonie, les industries de son ressort doivent mettre la main à la poche… Que dire aussi des collectes à l’intention des expéditions du Syli National.
Heureusement que l’armée est restructurée et re-disciplinée pour éviter la faillite à Sobragui. Ses produits doivent reprendre des couleurs. Alpha doit taper sur la table. Les étrangers qui venaient en Guinée préféraient Skol, plus maintenant, c’est mauvais pour l’exportation…
Toutes les boissons, tous les produits alimentaires, tous les matériaux de construction en Guinée doivent être inspectés pour prémunir les consommateurs locaux, mais aussi, pour une certaine compétitivité interafricaine. Le protectionnisme national est néfaste au niveau international.
Les services de contrôle sont-ils équipés d’instruments, de laboratoires et de chimistes formés à cet effet, ou font-ils un tape-à-l’œil ? Est-ce que les pompes dans les stations d’essence ne sont pas trafiquées, puisqu’il y a des spécialistes dans cette malversation ? Est-ce que les produits pharmaceutiques, les bascules des bouchers…. Que dire du riz périmé sur le marché, que dire des aliments de rue exposés à tout… ?
Il faudrait former assez de laborantins et avoir toutes les technologies adéquates, avant de déclencher un mouvement d’envergure. Et cela, la Guinée est loin du compte. La charrue a été mise avant les bœufs.
En attendant, on aimerait connaître le rapport technique de l’inspection de GI, à moins que ce rapport ne soit aussi ochlophobe, comme le contrat éreutophobe du port de Conakry.