Auteur : Eng. Bangoura Sourakata, Consultant, Ancien Fonctionnaire international, CEO /Soura & Partners, Think thank Africa, Contact : bsourakata@gmail.com
Le gouvernement guinéen à l’instar des autres dans le monde et en particulier en Afrique a élaboré un Plan national de riposte pour faire face à la pandémie du COVID- 19 qui poursuit son élan destructeur et déstabilisateur du tissu économique, social et culturel de tous les pays.
Vu son ampleur et sa vitesse de propagation cette pandémie est devenue un problème mondiale d’où l’engament de la communauté internationale dans cette bataille qui s’apparente désormais à une lutte pour la survie.
En effet les moyens d’existence des populations sont menacés et en particulier l’agriculture source de denrées alimentaires dont la production, la disponibilité et l’accessibilité sont fortement compromises, ce qui constitue une réelle menace pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle surtout des franges vulnérables et les plus vulnérables des pays. Face àcette situation des mesures de prévention, d’atténuation des impacts ainsi que de renforcement de la résilience des populations doivent être intégrées dans le plan de riposte national à la pandémie.
Bref Etat des lieux du secteur agricole en période de pandémie
La pandémie du COVD 19 a été officiellement déclarée en Guinée au mois de Mars 2020. A cet effet le gouvernement a pris plusieurs mesures sécuritaires dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire décrété. Parmi ces mesures on peut citer : La fermeture des frontières, le confinement, la fermeture des lieux de culte, le couvre-feu nocturne, la distanciation sociale, le port du masque, le verrouillage et la limitation des déplacements des personnes de la capitale Conakry vers l’intérieur du pays et vice-versa, l’interdiction de rassemblement massif de personnes, etc.
Faut-il souligner que cette période correspond également à la contre-saison dominée par d’intenses activités agricoles liées àla production, la récolte et la commercialisation des produits maraichers (légumes et fruits), des tubercules (manioc, patate douce, pomme de terre, etc.), des produits vivriers (riz, mais, fonio, mil..), des aliments pour les animaux ainsi que des produits halieutiques.
La période d’Avril-Mai marque le début de la saison pluvieuse, les travaux champêtres devraient reprendre dans toutes les régions du pays et ce dans un contexte marqué par les dispositions sécuritaires prises par le gouvernement pour limiter la progression et enrayer le COVID-19 dans le pays. Ces mesures sécuritaires sont certes salutaires au regard de la conjoncture, cependant les conséquences non négligeables sont à redouter en termes de sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et surtout les vulnérables et les plus vulnérables à cause de la perturbation des marchés et des chaines de valeur agricole, de l’offre et de la demande, avec la hausse des prix des denrées alimentaires importées tels que le riz, l’huile, le sucre, etc.
Plus grave il faut s’attendre à la chute des prix, à la mévente et à la perte des productions locales de légumes, des fruits et de certaines céréales, de la viande et des produits halieutiques très sensible au blocage des transports. Les conséquences induites par cette situation sont entre autres :
Par ailleurs il faut souligner que la fermeture des écoles prive de nombreux enfants des repas gratuits offerts par des partenaires au développement. Ceci se traduira par une recrudescence de la malnutrition de ces enfants qui seront plus vulnérables aux maladies.
Les impacts négatifs de la pandémie du COVID-19 sur les moyens d’existence ne pourraient-il pas provoquer une crise alimentaire et nutritionnelle aux conséquences sociale et économique désastreuses et imprévisibles si des mesures d’atténuation et de renforcement de la résilience des populations vulnérables ne sont prises ?
En complément des mesures déjà prises par le gouvernement je suggère ce qui suit :