Une enquête que nous avons réalisée dans la zone frontalière de Kourémalé, située à plus de 70 kilomètres du centre-ville de Siguiri, révèle l’inondation du marché local par une mauvaise qualité d’essence trafiquée en provenance du Mali. Les services douaniers et la gendarmerie de Kouremalé sont accusés d’être fortement impliqués dans ce trafic. (Image d’archives)
Dans le cadre de notre enquête, nous avons observé une scène qui s’est produite aux alentours de 5 heures du matin dans une station située non loin du poste de douane à Kourémalé, du côté malien de la frontière. Cet endroit sert de point d’approvisionnement. Afin d’éviter tout soupçon, un douanier ou un gendarme escorte le véhicule jusqu’au déchargement.
Cette mauvaise qualité d’essence, appelée « Fabal », est vendue chez les détaillants à 10 000 francs guinéens, soit un prix inférieur à celui pratiqué officiellement à la pompe.
Un pompiste ayant requis l’anonymat et qui travaille dans la zone de TOMBOGO, un district de la sous-préfecture, évoque une situation désastreuse pour les propriétaires de stations-service. Celles-ci subiraient, soutient-il, une baisse de leurs ventes en raison de ces trafics.
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« Actuellement, nous ne vendons presque plus rien. Les gens se rendent au Mali pour acheter ce carburant de mauvaise qualité. Mais le problème réside dans le fait que les forces de l’ordre se rendent fortement complices de ce phénomène. Ce qui est encore plus grave, c’est que ce carburant n’est pas adapté à nos véhicules. »
Mamadi Traoré, responsable de la zone de la Société Nationale du Pétrole (SONAP), s’est exprimé sur la situation après avoir été contacté par notre rédaction. Il a fait part de ses inquiétudes face à la situation. « C’est tout à fait vrai, nous luttons fermement contre ce réseau. Les stations-service de Kouremalé s’approvisionnent au Mali, et le problème est que la Guinée dispose d’une meilleure qualité de carburant, notamment le super 100. Celui qui vient du Mali est une qualité non raffinée provenant souvent du Nigeria. Nous sommes réellement préoccupés. Récemment, nous avons saisi plus de 100 bidons. »
Un mécanicien qu’on a contacté, dénonce la mauvaise qualité de ce carburant et ses conséquences sur les véhicules. « C’est une mauvaise qualité. Dès que vous utilisez ce carburant dans votre véhicule, cela provoque des problèmes de segments et votre voiture ou moto commence à fumer. »
Il est important de noter que cette contrebande prend de l’ampleur dans la préfecture de Siguiri, sous le regard indifférent des autorités locales.
