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Construction immobilière : du fer partout qui barricade les fenêtres des immeubles et maisons

De tous les articles que nous avons produits jusque-là, celui-ci aura été de loin, le plus facile à illustrer. La raison tient au fait qu’il nous a juste suffi de faire un pas sur la route et de regarder autour de nous. Nous avions déjà ce qu’il nous fallait : une infinité de maisons qui illustrent toutes, du mieux possible, le thème abordé. A telle enseigne que nous avions l’embarras du choix. Des images à prendre, il y en avait, à n’en plus finir.

Si la conception architecturale de l’habitat urbain de chez nous reste assez variée, ce qui constitue sans doute une des sources de son attrait, force est de noter cependant, qu’entre ces infrastructures immobilières, il existe un point commun assez particulier. Cela se voit du premier coup d’œil : leurs fenêtres sont toutes protégées à l’identique. Même quand elles sont vitrées, elles sont bardées de fer à l’extérieur.

Il y a quelques années, la pose de ces cadres métalliques se limitait au premier étage des immeubles.  Aujourd’hui ce mode architectural a complètement changé. C’est le tout en fer qui est maintenant en vogue. De telle sorte, que certains bâtiments ont l’air de véritables blockhaus. On s’attache bien à ce qu’ils soient jolis d’apparence et on prend soin de les peindre et les décorer. Mais, cela ne change rien à l’impression d’ensemble qu’on se fait, du premier regard.

Les entrepreneurs et architectes consultés sur le sujet, sont tous unanimes pour dire que c’est la tendance qui prévaut, depuis quelques années. Nous avons voulu savoir pourquoi cette conception de l’habitat est pratiquement passée dans les habitudes locales. La réponse a toujours été la même : le besoin de sécurité !

D’après nos interlocuteurs, avec la recrudescence du grand banditisme et des violences urbaines, la plupart de ceux qui veulent construire une maison d’habitation incluent désormais cette notion sécuritaire dans leur plan. Cela s’applique également aux infrastructures servant de bureaux ou de commerce. Pour tout dire, tout le monde se claquemure !

Certains maîtres d’ouvrage recommandent et même parfois exigent que l’ingénieur inclut ces structures métalliques que l’on voit aux portes et aux fenêtres. Quelquefois, jusqu’au dernier étage. Quand on s’étonne qu’ils veuillent aller si haut, ils rétorquent que les cambrioleurs et autres malveillants sont capables d’escalader les murs et de les trouver partout. Une vraie paranoïa !

Jusque-là, on peut convenir qu’il n’y a pas trop à s’en faire. L’option des requérants, bien compréhensible au fond, n’affecte que l’esthétique des bâtiments. Lesquels présentent un aspect plutôt rigide avec le fer qui les cerclent de tous côtés.

Mais, à y voir de près, il nous revient en mémoire un entretien lointain avec la direction de la protection civile. Ce service, à l’occasion d’une célébration de la journée mondiale de lutte contre l’incendie, avait annoncé sa détermination à lutter contre ce mode de construction immobilière qui, disait-il, empêche ses unités d’intervention de porter efficacement secours aux sinistrés. Dans l’argumentaire développé à l’occasion, il a été dit entre autres, que toutes les maisons ainsi construites sont de véritables souricières. Ce qui se vérifie aisément.

En cas d’incendie, ceux qui y habitent sont en réel danger. Les fenêtres métalliques constituent des obstacles qui empêchent l’intervention rapide des secouristes. La présence des fers scellés dans le mur freine leur action. Il leur faut les arracher d’abord, avant d’accéder aux victimes et dompter l’incendie. Or, ce genre d’outils de démolition ne figure pas dans leur paquetage.

Et tout cela arrive à un moment particulièrement urgent et décisif, où chaque minute, même chaque second compte !

Ainsi, ce qu’on a fait pour des raisons de sécurité, se transforme en piège pour les occupants de la maison en flammes.

Au fil des ans, le problème est resté statique. Depuis plus d’une décennie qu’on en parle, rien n’a changé. Il s’est même plutôt aggravé.

Les constructions se poursuivent avec le même style. Et pour en rajouter aux risques, voilà qu’une nouvelle réalité potentiellement dangereuse est venue se greffer à ce problème de fenêtres en fer.

Il s’agit des toits très modernes qui couvrent actuellement la plupart des maisons, surtout les immeubles. Cette nouvelle technique, fort sculpturale il est vrai, exige beaucoup de bois et reste donc très inflammable. En cas d’incendie, c’est une situation presque ingérable qui se présente.

Le toit produit beaucoup de flammes vives et jaillissantes et les débris incandescents qui tombent du plafond empêchent, sinon compliquent sérieusement, toute intervention efficace des soldats du feu.

Que choisir donc, du faisceau de solutions qui existent, pour faire face à cette situation ? Les autorités concernées ont sans doute la réponse qu’il faut.

Toujours est-il que des efforts de sensibilisation s’imposent en amont pour que les citoyens fassent le choix utile. S’ils doivent continuer de construire à leur guise, et bien, c’est tant mieux. Mais alors, qu’ils mettent au moins en avant, les mesures de prévention pour se prémunir des risques d’incendie potentiels.

Dans cet ordre d’idées, les autorités pourraient commencer par imposer que toutes les maisons soient équipées d’extincteurs adaptés et que leurs occupants soient initiés à en faire bon usage, en cas de nécessité. Cela est bien possible et profitable à tous !

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