Dans l’histoire récente de la Guinée sous le président Alpha Condé, Damantang Albert Camara est le seul ministre à avoir passé plus de 7 ans à la tête d’un important et vaste département ministériel dédié à l’Enseignement technique, à la Formation professionnelle, à l’Emploi et au Travail, en plus de son statut de porte-parole du gouvernement.
Au lendemain de sa nomination en 2010, il a entrepris une tournée de prise de contact avec les acteurs et entités relavant de sa sphère administrative. Un exercice qui débutera par l’Ecole normale des instituteurs (ENI) sise à Téminetaye dans la commune de Kaloum, à Conakry. Et c’est là que le tout-nouveau promu évaluera à juste titre le défi qui l’interpellait désormais.
Ces confidences ont été fournies ce weekend par Damantang Albert Camara lui-même, à la faveur de la dédicace d’un livre du Dr Baba Diané, et qu’il a préfacé.
D’entrée, Damantang Albert Camara a présenté l’auteur du jour comme l’un des meilleurs cadres qu’il n’ait jamais rencontrés durant sa carrière professionnelle qu’il juge assez riche. « J’ai eu la chance de l’avoir comme collaborateur au département. Et je crois, c’est ce qui m’a permis d’avoir les résultats qui ont été les miens. Lorsqu’il est venu me voir il y a quelques mois de cela, pour me demander de préfacer son livre, c’est avec un grand plaisir et aussi beaucoup d’appréhension, puis que telle que soit l’expérience que nos travaux nous donnent, telles que soient les épreuves qu’on traverse, telle que soit la compétence dont on se croit investi, chaque fois qu’on se trouve devant un nouvel exercice, on a le tract. Et lorsqu’on n’a pas le tract, c’est qu’on n’a pas de talent. Donc, j’avais peur d’être à la hauteur du technicien que je connais. J’ai parcouru tout à l’heure la préface, je vois apparemment qu’aucune virgule n’a été changée. Il l’a conservée en l’état. Merci, Dr Diané ! », a-t-il témoigné.
S’exprimant sur le fond du sujet évoqué dans l’ouvrage, Damantang Albert Camara a trouvé une astuce pour se faire pardonner pour son retard et détendre l’atmosphère, tout en rappelant l’urgence dans le secteur de la formation en Guinée.
« Peut-être que pour me faire pardonner, je vais partager avec vous une anecdote qu’on partage tous à l’Enseignement technique. Quand je suis arrivé pour la première fois et que j’aie visité la première Ecole normale des instituteurs, j’ai interrogé le personnel et une des formatrices à une question que j’avais posée. Elle m’a dit : ‘‘Monsieur le ministre, il faut que je réfléchis’’. Je lui ai dit : ‘‘Madame, Madame, Madame, il faut que je réfléchisse’’. Elle a dit : Ah, oui ! Le féminin n’gnèh ?’’ », a rappelé l’ancien ministre de l’Enseignement technique en ironisant.
C’est donc à partir de là que l’actuel ministre conseiller à la Présidence de la République dit avoir compris l’ampleur de la tâche qui l’’attendait. Et comme pour reprendre l’autre, la plus belle fille ne peut donner que ce qu’elle. Autant dire que le besoin en termes de formation tant chez les formateurs que chez les apprenants reste entier.