Après 20 mois de procès, le Tribunal militaire de Ouagadougou a enfin rendu ce lundi 2 septembre son verdict dans le procès dit du ‘’coup d’Etat manqué de septembre 2015’’.
Longtemps accusé d’être le cerveau dudit putsch, le général Gilbert Diendéré a écopé de 20 ans de prison ferme. L’ancien bras droit du président déchu du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a été, à l’issue de ce procès marathon, reconnu par la justice coupable ‘’d’atteinte à la sûreté de l’Etat, de meurtres, de coups et blessures’’. Quant à la charge de ‘’trahison’’, elle a été purement et simplement abandonnée par le tribunal.
En revanche, son coaccusé, le général de gendarmerie Djibril Bassolé, l’ancien ministre des Affaires Etrangères sous Blaise, n’a écopé, lui, que de 10 ans de prison ferme. Seule la charge de ‘’trahison’’ a été finalement retenue à son encontre.
A la sortie de l’audience, nous avons recueilli les réactions des avocats des deux parties.
D’après Me. Prosper Farama, l’un des avocats de la partie civile, ‘’ce procès par sa tenue, sonnera le glas définitif des coups d’Etats au Burkina Faso.’’
Tout le peuple Burkinabè notamment nos militaires, comprendront qu’il est inacceptable qu’on puisse, par les armes, traumatiser son peuple pour accéder au pouvoir pour des intérêts personnels, a-t-il déclaré.
De son côté, Me. Bartélé Mathieu Somé, avocat du général parachutiste Gilbert Dienderé, estime que la Cour a été sévère. « Pour les accusations de meurtres, de coups et blessures qui ont été retenues, ce verdict a été rendu en violation de la décision du Conseil Constitutionnel qui disait ‘’qu’il fallait caractériser les infractions’’. Alors que le Parquet en faisant application de l’article 67, n’a pas caractérisé les infractions. Donc, on ne devrait pas pouvoir retenir quelqu’un et le condamner pour ces différents faits », s’est-il indigné.
Sur l’ensemble des 84 coaccusés dans ce procès, certains se sont vu acquitter et d’autres comme Léonce Koné, l’ancien homme fort du CDP, le parti de l’ancien locataire du palais Kosyam, Blaise Compaoré, a été condamné à 5 ans de prison assortis de sursis.
Toutes les parties (civile ou défense) ont 15 jours pour faire appel devant la chambre d’Appel du Tribunal militaire.
Depuis le Tribunal militaire de Ouagadougou (Burkina Faso), Bangaly Touré pour Guinéenews.org