Mardi 08 octobre, en fin d’après-midi, la joie était bien lisible sur le visage de madame Oumou Barry, l’une des parties civiles qui réclamaient la condamnation de monsieur Harouna Diallo, un maître coranique accusé de viol sur deux fillettes âgées de 8 et 9 ans. Mme Barry était bien satisfaite de la décision du tribunal. Le juge Aboubacar Mafering Camara a en effet condamné l’accusé à 10 ans de réclusion criminelle et au paiement de 20 millions de francs guinéens aux victimes.
« Je vous remercie vraiment… Que Dieu vous bénisse ! » Dame Barry a ainsi exprimé sa reconnaissance envers tout le monde : magistrats, avocat, journalistes, gardes pénitentiaires.
En revanche, le visage plein de pitié, le condamné est reparti dans le fourgon des détenus, direction la Maison centrale, la plus grande prison de Conakry. Durant tout le procès, ce cinquantenaire marié et père de six enfants avait nié les faits. « Je n’ai jamais touché ces filles », avait-il dit lors de l’audience du 02 juillet, accusant les parties civiles de l’accuser à tort.
Revenant sur les faits, l’avocat de la partie civile, Me Issiaga Keita, a indiqué que Harouna Diallo avait libéré les autres élèves afin de s’occuper des deux filles qui étaient restées. Il a ensuite introduit les deux filles dans la salle de lecture. Et, après avoir accompli sa forfaiture, il leur a offert un peu d’argent avant de les libérer. « Ici, il a voulu créer le doute pour nier les faits, mais je remercie le tribunal pour sa décision […] Au regard de son âge et de son statut social, je pense que dix ans de réclusion c’est tout à fait normal », a apprécié l’avocat qui pense que cette décision pourrait rentrer dans le cadre de la prévention du phénomène de viol sur mineurs.