Ce mercredi 29 mai 2024, un présumé bandit nommé Bangaly Manéah Sylla a été reconnu coupable de vol à main armée et association de malfaiteurs par le tribunal de première instance de Mafanco. Le trentenaine se faisait passer pour un lieutenant de l’armée. Il a été condamné à sept ans de prison pour avoir fait irruption, nuitamment, dans une école sise au quartier Kissosso. Au cours de l’attaque opérée courant 2023, une moto et plus de 60 millions de francs guinéens avaient été emportés.
A la barre du tribunal, il n’a pas reconnu les faits. Il a déclaré ne rien savoir dans cette affaire. « Je revenais de Boké. Je suis venu trouver une moto devant ma porte à 4 heures du matin. J’ai pris cette moto et je suis allé la garer à la station de Kissosso. J’y ai trouvé un policier et je lui ai expliqué comment j’ai trouvé la moto. Le policier m’a dit de la garer à la station. J’ai laissé la moto avec lui. Je suis rentré chez moi pour me laver et manger. Entretemps, deux jeunes sont venus me demander la moto. Ces deux jeunes détenaient la clef de la moto. Je les ai conduits à la station. Quand nous sommes arrivés à la station, on m’a dit que la moto a été volée dans une attaque à mains armées. Et le policier à qui j’avais confié la moto, n’y était plus. Finalement, on m’a interpellé en disant que c’est mon groupe qui a procédé à l’attaque du groupe scolaire Hadja Hawa Sacko. Or, je n’ai jamais mis pied dans cette école », s’est-il défendu à la barre.
Lors des débats, le directeur général adjoint du groupe scolaire Hadja Hawa Sacko, a déclaré qu’il a bel et bien vu le prévenu sur la moto volée. « J’étais endormi chez moi quand j’ai reçu un appel du vigile vers 4h du matin, m’informant que l’école a été braquée. Quand je suis arrivé sur les lieux, j’ai constaté qu’ils ont défoncé le bureau principal du proviseur et le bureau du comptable. Ils ont enlevé la moto derrière le bureau du comptable. La moto était fermée avec un cadenas. Ils ont cassé le cadenas et endommagé la tête de la moto. Quand je suis venu à la station de Kissosso, j’étais en attente des Requins Bleus ( brigade criminelle de Kissosso). J’ai vu venir Bangaly en tenue militaire avec la moto qui n’était pas allumée. Il est venu garer la moto entre un véhicule et une fourgonnette. Après, il a fui pour aller rejoindre des gens qui étaient dans une voiture. J’ai profité de ce temps pour aller voir la moto. J’ai trouvé que c’était notre moto. J’ai vu la plaque d’immatriculation. Entretemps, Bangaly Manéah est revenu. Quand le policier qui était à la station lui a posé la question de savoir qui c’était, il a répondu que c’est le Lieutenant Bangaly Manéah. Le policier lui a demandé si la moto lui appartenait. Il a dit oui. Le policier a rétorqué, lui demandant s’il avait les papiers de la moto. Il a répondu par la négative, disant avoir oublié les clés. C’était aux environs de 4 h du matin« , a expliqué le représentant de l’établissement, Aboubacar Oularé.
« Les faits sont graves. Ici, il ne s’agit pas seulement des cas de vol mais aussi d’une usurpation d’identité. Et ce n’est pas n’importe laquelle, celle de se faire passer pour un militaire de surcroît un lieutenant. Une chose qui est formellement interdite par la loi », a critiqué le représentant du ministère public, au cours de son réquisitoire. Considérant Bangaly comme un « délinquant professionnel qui n’a pas froid aux yeux », il a requis de le condamner à 15 ans de réclusion criminelle pour vol à main armée et usurpation d’identité. « Je suppose que mon client ici présent à fait l’erreur d’amener cette moto (à la police…) Ce père de famille a eu la bonne idée de se débarrasser de cette moto qu’il soupçonnait d’être source de problème. Il n’avait pas tort. Sauf que son instinct de mettre en sécurité sa famille lui a coûté aujourd’hui sa liberté », a répliqué l’avocat de la défense au cours de sa plaidoirie.
Il a ensuite demandé la libération de son client en vue que celui-ci regagne sa famille. Mais le tribunal le déclarera coupable des faits qui lui sont reprochés avant de le condamner à sept ans de prison et au paiement de 68 millions de francs guinéens au préjudice de la partie civile.