L’agriculture, pilier fondamental de l’économie guinéenne, joue un rôle clé dans la sécurité alimentaire et la création d’emplois. Ce secteur vital fait aujourd’hui l’objet d’une attention accrue avec cette table ronde qui réunit les institutions financières et les agripreneurs.
C’est partant de cette dynamique qu’une table-ronde s’est tenue ce jeudi 19 décembre 2024 entre les institutions financières et les agripreneurs. Cet événement s’inscrit dans le cadre des recommandations des états généraux de l’agriculture et de l’élevage et vient en appui à la vision Simandou 2040, qui positionne l’agriculture comme un levier stratégique du développement durable et inclusif.
Ce cadre de dialogue pour faciliter l’accès au financement tient compte des obstacles significatifs auxquels font face les agripreneurs guinéens face lorsqu’il s’agit d’accéder à des financements adaptés à leurs besoins.
Pour surmonter ces défis, cette table ronde se veut un espace de dialogue structuré et constructif, réunissant institutions financières, banques, et acteurs du secteur agricole.
Dans son discours de circonstance, le Directeur Général du Fonds de Développement de l’Agriculture, Alpha Oumar Foly Diallo, a indiqué que les objectifs de cette table-ronde visent à favoriser le dialogue entre les institutions financières et les agripreneurs afin de mieux comprendre les défis et les opportunités de financement, à identifier des solutions concrètes et adaptées pour faciliter l’accès des agripreneurs au crédit et autres financements, à identifier les opportunités du programme Simandou 2040 pour les agripreneurs, à encourager des engagements des institutions financières pour des initiatives ciblées et des offres de financement spécifiquement conçues pour le secteur agropastoral, mais aussi à renforcer les partenariats public-privé et à développer des stratégies collaboratives pour soutenir le secteur agricole.
De son côté, le Gouverneur de la Banque centrale, Karamo Kaba à déclaré que la République de Guinée, en raison de ses conditions agro écologiques très favorables, dispose d’un fort potentiel de croissance dans le secteur agricole, qui emploie la majorité de la population.
“À ce titre, les appuis en intrants et équipements consentis ces dernières années par le gouvernement, ainsi que le financement de plusieurs projets agricoles par les partenaires au développement et les organisations multilatérales, en vue de soutenir la commercialisation des chaînes de valeur clés, de moderniser les infrastructures et la logistique, et de renforcer les structures agricoles, ont permis d’enregistrer des performances remarquables dans le secteur agricole”, s’est-il félicité.
“Toutefois, en dépit de ces résultats, de grands défis restent encore à relever pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et faire de l’agriculture la locomotive de la croissance guinéenne. En effet, les financements provenant du secteur privé, y compris les banques et les institutions de microfinance, sont très faibles. À titre d’exemple, les financements accordés à l’agriculture par le secteur bancaire ne représentent environ que 2% du total des crédits bancaires. Cela contraste avec un secteur qui emploie 70 % de la population active et représente 25% du PIB”, a poursuivi Dr Karamo Kaba.
Présidant la cérémonie, le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a énuméré les défis auxquels sont confrontés les agripreneurs qu’il faille surmonter ensemble, dans un esprit de coopération et de solidarité.
Pour Félix Lamah, l’agriculture emploie une grande partie de la population guinéenne. “Malheureusement, fera-t-il remarquer, elle reste souvent confrontée à des obstacles majeurs. L’accès aux financements demeure un des plus grands défis pour nos agripreneurs. C’est pourquoi cette table ronde est une occasion précieuse de réfléchir à des solutions concrètes qui permettent d’améliorer l’accès au crédit, à la formation et aux technologies adaptées. Nos agripreneurs, ces hommes et femmes qui sont le cœur battant de notre secteur agricole, ont besoin de soutien pour développer leurs projets, augmenter leur productivité et diversifier leur production”.
Tout en se montrant résolu à mettre en place des politiques et des mécanismes adaptés pour accompagner ces acteurs dans leurs démarches, l’orateur a soutenu qu’en marge des états généraux de l’agriculture et de l’élevage organisés par son départemental en juillet dernier, il a rencontré environ soixante-quinze agripreneurs avec des représentants d’institutions financières de la place.
“Il est impératif que le secteur financier prenne une part active dans le développement agricole. Les banques et institutions financières ont un rôle fondamental à jouer pour faciliter l’accès aux crédits à des conditions favorables, en particulier pour les jeunes et les femmes qui sont souvent marginalisés dans l’accès aux financements. Je suis convaincu qu’un partenariat renforcé entre le secteur financier et les agripreneurs peut produire des résultats exceptionnels”, a émis Félix Lamah.
Cette table-ronde, rehaussée de la présence de plus de 300 participants, a été marquée par des panels axés notamment sur des thématiques stratégiques qui ont fait l’objet de débats. Il s’agit entre autres de : l’accès au crédit et l’innovation financière : solutions de garantie, partage des risques, digitalisation et assurance agricole, opportunités le long du corridor Simandou : comment exploiter les potentialités.