Un homme et une femme ont été présentés ce vendredi 21 janvier 2022, à Kaloum, par les services spéciaux de la lutte contre la drogue et le crime organisé. Les deux sont accusés de trafic de drogue. C’est le Lieutenant-Colonel Mènè Condé, le Directeur par intérim de l’Office Central Anti-Drogue (OCAD) qui a procédé à leur présentation.
L’Officier de Police Judiciaire, le lieutenant-Colonel Mènè Condé, est revenu sur les circonstances de leur interpellation. « Nous avons mené des filatures à deux niveaux sur la base des informations que nous avons reçues. Il s’agit du quartier Kassonyah dans la préfecture de Coyah et de Yimbaya Camp carrefour dans la commune de Matoto. Ces deux opérations ont donné des fruits. Les auteurs ont été interpellés. Il s’agit d’une dame, mère d’un enfant, de deux ans et couturière de profession. Sur elle, nous avons saisi 13 kilogrammes de chanvre indien. Chez la seconde personne, nous avons saisi deux kilogrammes de cannabis, 41 boules et une somme de 38 millions de francs guinéens.
Ce qui est très grave, en sa qualité de mère de famille, cette dame se permet de vendre un produit prohibé pour subvenir à ses besoins tout en détruisant également les enfants d’autrui. Nous sommes inquiets dans la mesure où ce sont nos mamans et sœurs qui, passent 80% de leur temps avec nos enfants, qui vendent la drogue», a-t-il déploré.
En ce qui concerne ce second cas, M. Condé a fait savoir que le jeune a été pris en flagrant délit dans son salon. «Il rampait la drogue dans les papiers qu’ils découpent pour enfin emballer. Une boule coûte 5 000 fg. Avec l’unique boule, tu peux consommer trois mèches de drogue. Nous avons aussi trouvé des emballages de drogue destinés à l’étranger parce que, selon les scientifiques, nous avons la meilleure qualité de chanvre indien dans le monde. La somme de 38 millions de francs guinéens est la vente de deux semaines de drogue. Ce monsieur est le plus courtisé dans son quartier», a-t-il expliqué.
Interrogé, la dame a reconnu les faits avant de présenter les excuses. «On ne m’a pas accusé, la drogue se trouvait chez moi. Ils m’ont arrêté alors que je revenais du marché. Dans un premier temps, ils ont fouillé toute ma chambre, ils n’ont rien trouvé. C’est dans une autre maison qu’ils ont trouvé la drogue. C’est un client qui me ravitaille depuis un an. Je demande pardon, j’ai trop honte», a-t-elle regretté.
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Même son de cloche chez le jeune : « ils m’ont pris avec la drogue chez moi avec l’argent. C’est un ami qui m’a donné, il y a une partie qui était à revendre. L’argent ne m’appartient pas, c’est pour une tente. Je n’ai rien à ajouter », a-t-il indiqué.
Dans son intervention, le commissaire Mohamed Mazo Mansaré, porte-parole des services spéciaux dira ceci : «ce qui se passe est extrêmement grave, la Guinée est devenue un pays de production et de consommation de chanvre indien. Une boule qui coûte 5 000 fg, imaginez la vente de 38 millions de francs guinéens. Combien de guinéens hommes et femmes ont été impactés par la consommation de cette drogue. Tenez-vous bien, 38 millions de francs guinéens repartis par le nombre d’acheteurs, à raison de 5 000 fg par boule. C’est très grave et c’est pourquoi nous mettons à votre disposition un numéro vert qui garantit l’anonymat et qui permet d’accéder directement aux services spéciaux. Ils’agit dub622 39 39 39. Vous pouvez appeler ou envoyer des messages dans le cadre de la lutte contre la drogue et le grand banditisme. Pour mener une telle lutte, il faut une synergie d’action des services de sécurité et l’ensemble des populations».
Pour terminer, il a promis que les personnes arrêtées et les scellés seront présentés devant le procureur du Tribunal de Première Instance (TPI) de Mafanco.