Par Nassiou Sow
S’exprimant sur le sit-in empêché « pour violation de la loi», la Vice-présidente du comité national des femmes de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée et coordinatrice du mouvement Mme. Bah Maïmouna a expliqué les raisons pour lesquelles le sit-in n’a pas eu lieu.
«Nous avons été meurtries très tôt le matin à cause de l’incendie qui s’est produit à Cosa. On a perdu toute une famille qui était des proches. Logiquement, même si le sit-in était autorisé, on allait suspendre à cause de ce drame », a déclaré Mme. Bah Maïmouna.
Poursuivant, elle affirme qu’elles n’ont pas pu avoir accès à Kaloum à temps. «Le pont 8 novembre était tenu par les forces de sécurité. Et donc, on n’a pas pu accéder à Kaloum. Vous avez l’arsenal qu’ils ont déployé comme ce sont des femmes qui sont armées qui arrivaient en ville comme si c’était une déclaration de guerre. Et comme nous savons qu’ils ont la gâchette facile, on ne va pas en créer d’autres puisqu’on se bat pour que les tueries cessent », dira en substance Mme Maïmouna.
Les autorités qui ont interdit le sit-in évoquent une violation de la loi. Interpellée sur la question, Mme Bah a avoué à la presse, qu’elles n’ont pas respectée la procédure. Elle promet de rectifier le tir pour le prochain mouvement annoncé pour la semaine prochaine.
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Cependant, poursuit-elle, c’est bien de rappeler qu’on n’a pas respecté la loi, mais j’aurais voulu que tout le monde respecte la loi. Eux-aussi ne sont pas des hors-la-loi. Parce que si nous avons voulu faire ce sit-in, c’est parce qu’ils n’ont pas respecté la loi, s’est-elle s’indignée.
« La manifestation des femmes, c’était une manifestation spontanée. Figurez-vous hier encore, on a tiré sur une femme, ils veulent qu’on attende alors qu’eux, n’attendent pas. Où va ce pays ? Tous les jours on tue quelqu’un dans l’impunité totale. Donc nous on croyait que le gouverneur, au lieu d’interdire le sit-in, allait plutôt se joindre à nous en tant qu’époux, père de famille, citoyen de ce pays, pour nous aider à arrêter ces tueries. Parce ce que tout se passe dans sa zone et il est la première personnalité de cette ville », a rappelé Mme Bah avant d’ajouter : « si donc nous avons voulu sortir, c’est parce qu’ils sont tous restés indifférents devant ces faits. Personne n’a voulu prendre ses responsabilités. Alors on partait en ville pour les interpeller. Nous ne partions pas en ville avec des armes, on ne partait pas pour casser quelque chose. On partait juste pour rencontrer le ministre de la Justice pour lui demander de prendre ses responsabilités afin que ses tueries cessent. »
Interrogée sur la date de la prochaine manifestation, Mme Bah affirme que le jour n’est pas encore fixé. «D’abord, il faut qu’on se retrouve, on fixe la date, et puis on rédige le courrier dans lequel on va décrire en même l’itinéraire parce qu’il s’agira cette fois-ci, d’une marche», a-t-elle annoncé.