Ils sont nombreux ces poteaux en bois rond qui servent au transport d’électricité dans certaines zones de la capitale. Notre pays n’est pas le seul à en faire usage. De semblables, on en voit ailleurs. Il s’agit d’un type de bois cylindrique et rectiligne, traité avant usage et qui est réputé solide et imputrescible.
Mais, en tout genre, l’exception confirmant la règle, il arrive que certains d’entre ces bois ne soient pas aussi « bons » qu’on l’affirme. Ils sont quelquefois fissurés ou perforés dans des proportions variables.
Cela se vérifie aisément à Nassouroulaye, un quartier de la commune de Ratoma. Là, au secteur dit Africof, se trouve un poteau dont l’état de dégradation est très avancé. Il est évidé et présente des creux profonds en même temps qu’une large entaille qui l’ouvre de part en part, sur plus d’un mètre, dans le sens de la hauteur.
Malgré cet état de délabrement avancé, ce poteau de transport d’électricité ne semble pas destiné à être remplacé, du moins pour l’instant. Pour preuve, des boitiers servant à l’installation des nouveaux compteurs électriques ont été fixés à son sommet. Une opération dont la réalisation, nous dit-on, aura fait suer le groupe d’électriciens commis à la tâche. Le poteau étant fragilisé, tout le temps qu’ils sont restés collés à lui par leur échelle, la hantise de le voir se rompre et les entrainer dans sa chute, les a habités sans arrêt.
Ce sentiment d’appréhension des techniciens d’EDG est amplement partagé par les citoyens riverains que nous avons rencontrés sur les lieux. Pour eux, avouent-ils, ce n’est pas de gaieté de cœur qu’ils habitent aux environs immédiats de ce bois évidé. A leur entendement, il ne tient plus que par les câbles électriques qu’il porte et peut donc tomber d’un moment à l’autre, avec les conséquences que l’on peut aisément imaginer. Ils disent redouter plus que tout, deux choses : les grands vents et les fortes pluies.
Le cas de ce poteau s’est posé depuis bien longtemps, selon un habitant : « Il y a plus de deux ans, que ce poteau est dans cet état. Les responsables du quartier en sont informés. Ils ont à leur tour alerté les services d’EDG (Electricité de Guinée). Plusieurs missions sont venues ici, une fois même avec un blanc, qui a examiné le poteau et a fait des prélèvements de poudre de bois présente à l’intérieur du tronc. Ils ont promis de revenir et depuis, nous les attendons. Des cotisations ont été organisées dans notre secteur, à l’effet de réunir les moyens financiers nécessaires pour l’achat d’un nouveau poteau et l’assainissement de la corniche qui borde l’école primaire Africof. Les citoyens y ont consenti. L’assainissement a eu lieu, mais le poteau jusque-là, n’est pas trouvé. »
Ce poteau n’est pas un cas isolé. Il en existe d’autres dans le même quartier qui, sans être dans un état aussi inquiétant, méritent quand même l’attention des services techniques concernés.
On nous cite l’exemple d’un citoyen assez imaginatif qui aurait, semble t-il, obturé le trou sur un poteau avec du béton.
Blague ou pas, cela indique que le problème est réel et entier. Une inspection systématique du réseau de transport électrique par ces bois est à souhaiter pour envisager, s’il y a lieu, un traitement ou sinon le remplacement systématique de tous ceux qui ne répondent pas aux normes requises.
Les conséquences qu’entraine la chute d’un poteau électrique sous tension restent toujours très graves, surtout dans une zone à forte densité de population.
Il n’y a pas à attendre que cela arrive pour réagir.