En novembre 2016, sept pays membres de la CEDEAO ont signé l’accord dit d’Abidjan: celui de mettre en place un Free Roaming au sein de l’espace, en vue de la libre circulation des biens et services des populations. Mais il a fallu attendre le 31 mars 2017 pour assister à sa mise en place effective. Et depuis cette date donc, les sept pays signataires ont institué un Free Roaming.
Dans ce protocole, figure en bonne place un article qui recommande une évaluation de Free Roaming tous les ans. C’est dans cette logique – et en prélude à la réunion des ministres en charge des TIC prévue le 4 octobre 2019 à Ouagadougou – que s’est ouverte la troisième réunion d’évaluation implémentée le 31 mars 2017 dans la zone CEDEAO.
Consécutive à un protocole d’entente signé en novembre 2016 entre les régulateurs de sept pays de l’Afrique de l’ouest, la rencontre mobilise plusieurs cadres venus de différents Etats, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Togo et le Bénin.
A propos du concept Free Roaming, le Secrétaire exécutif de l’Assemblée des régulateurs des télécommunications de l’Afrique de l’ouest (ARTAO) a indiqué que ceci est un système mis en place à l’effet de permettre aux utilisateurs des téléphones mobiles de porter confortablement sur eux leurs téléphones et émettre des appels sans pour autant avoir peur d’avoir des extra-taxes sur leurs numéros d’appels lorsqu’ils sont hors de leurs pays respectifs.
« Nous mettons cet outil à la disposition des décideurs en vue de booster la politique d’intégration régionale, en garantissant notamment la circulation des biens et services au sin de l’espace CEDEAO. L’un des avantages notoires de ce projet est que le trafic communicationnel a augmenté entre les pays signataires de l’Accord d’Abidjan contrairement à ce qu’avaient pensé les opérateurs de téléphonie. Donc, il ya forcément l’augmentation des revenus. Et à cela, s’ajoute la satisfaction des citoyens des pays membres qui peuvent se faire contacter par les leurs, ainsi que leurs partenaires de par le monde une fois en déplacement hors de leurs Etats respectifs », a vanté Elhadj Mahama Laminou.
Pour sa part, le représentant de la CEDEAO s’est félicité du chemin déjà fait par le projet. Puisqu’au niveau du corridor nord également, il y a eu un tel qui concernait entre autres l’Ouganda et le Rwanda. Mais, à date, c’est l’Afrique de l’ouest qui l’implémente notamment avec sept pays membres, sans compter la Sierra Leone qui a signé au mois de juillet dernier, mais qui a prévu l’implémentation au mois de décembre prochain. Ce qui fait que l’Afrique de l’ouest compte huit pays sur quinze à avoir signé le Free Roaming.
« Donc, le règlement de la CEDEAO peut être appliqué au niveau de ces huit pays déjà, parce qu’ils ont déjà eu l’expérience », a-t-il déclaré tout en faisant un plaidoyer afin que les autres pays puissent rejoindre le mouvement.
La réunion de Conakry qui a débuté ce mercredi 28 août 2019 prendra fin demain jeudi 29, avec des résultats et recommandations devant permettre d’améliorer le processus Free Roaming en tenant compte de ce qui a marché et de ce qui n’a pas marché, avant de se projeter dans les perspectives.
Et cette troisième réunion de Free Roaming se démarque par son caractère technique. Une volonté manifeste du Directeur général de l’ARPT qui a formulé le souhait que cette réunion le soit. « Parce que non seulement la CEDEAO s’est appropriée du projet, mais aussi elle a créé un règlement sur l’itinérance au sein de son espace. Et normalement, ce règlement devait être effectivement mis en œuvre depuis le 31 décembre 2017. Chose qui n’a pas été faite jusque-là », a expliqué Antigou Chérif.
« Donc, pour le moment, nous avons sept pays qui fonctionnent toujours sur le protocole d’accord d’Abidjan. Et c’est pourquoi nous avons voulu que cette réunion soit technique. Les équipes qui s’occupent du projet sont sur place pour pouvoir faire une évaluation après trois ans de Free Roaming et aussi la mettre en œuvre pour que puissions basculer vers le règlement de la CEDEAO qui reste supranational », a poursuivi le Directeur général de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT).
La réticence d’autres pays à rejoindre le projet est l’une des questions qui sera débattue au cours de la rencontre de Conakry, en vue d’embarquer ces pays vers le mouvement, même si les panelistes restent conscients que d’un pays à un autre, les réglementations et les lois changent.
Toutefois, faut-il le rappeler, depuis 2019, les chefs d’Etat des pays membres ont signé une réglementation qui a valeur légale. Ces pays ont jusqu’au 31 décembre 2019 pour l’implémentation de cette réglementation de la CEDEAO.