Les acteurs de la ferraille, réunis en syndicat, ont battu le pavé devant le ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME, ce lundi 13 mars 2023. Selon leur porte-parole, cette manifestation vise à dénoncer ce qu’ils appellent le « monopole » dans le secteur de la ferraille.
A cette occasion, les manifestants étaient munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire « A bas le monopole de la ferraille en Guinée », « vive la ferraille en Guinée ». Fortement mobilisés, ces travailleurs ne demandent que le respect de l’arrêté signé par la ministre Louopou Lamah elle-même, il y a trois mois de cela. Dans cet arrêté, elle instruit la libération totale de la ferraille.
Selon ces travailleurs principalement issus de de la casse de Dixinn Gare, le contenu de cet arrêté ne se trouve que sur du papier, affirment-ils. A leur croire, un Indien du nom de Vino monopolise non seulement le marché mais il fait aussi une gestion opaque à travers une fédération de ferrailleurs que les manifestants qualifient “d’illégitime et illégale”.
C’est pourquoi d’ailleurs, après plusieurs négociations sans succès, ils ont décidé aujourd’hui de saisir les responsables du département du Commerce afin de trouver une solution. « Nous sommes là pour réclamer notre droit en tant que Guinéens parce que nous vivons dans la ferraille. Pendant 10 ans, au temps d’Alpha Condé, on était bloqué par la complicité de l’ex–ministre du commerce, Boubacar Barry dit Big-Up.
C’est à la suite de cette complicité qu’un Indien est venu installé une usine de ferraille ici en Guinée, pour nous corrompre, après qu’il soit chassé du Burkina. Nous voulons que la ministre Louopou Lamah, qui a fait un arrêté pour la libération totale des importations de ferrailles revienne sur cette décision.
Elle nous avait même promis que la ferraille ne sera pas bloquée pendant un an. Alors, nous ne voulons plus que cela continue dans notre secteur. Que le président Doumbouya regarde notre situation, lui qui a dit que la ferraille ne sera pas monopolisée », a sollicité le Secrétaire général des ferrailleurs, Sory Kaba.
Poursuivant, cet autre manifestant indique que c’est une fédération qu’il traite “d’illégale et illégitime” qui est en train de déstabiliser le secteur de la ferraille. « L’ancienne fédération qui était là-bas, est une fédération clandestine. Cette dernière aussi est clandestine. Les membres veulent monopoliser la ferraille et pourtant quand c’est monopolisé, les travailleurs que nous sommes n’aurons pas d’intérêt. À la Casse, il y a des milliers de travailleurs et c’est dans ce travail qu’ils gagnent leur nourriture et font également face à leurs besoins. Et si le prix de la ferraille connaît des changements, leurs familles vont souffrir. Aussi, il y a beaucoup des diplômés sans emploi qui se débrouillent dans ce secteur. Mais les gens se permettent de bloquer leurs intérêts pour ruiner leur vie« , a dénoncé Ibrahima Konaté.
Par conséquent, les manifestants dénoncent non seulement le monopole mais réclament aussi par la même occasion, l’augmentation du prix de tonne de la ferraille qui selon eux, « était à 2 200 000 GNF la tonne”.
Affaire à suivre…