Les femmes commencent à rallier à compte-gouttes Donka, le point de départ de leur marche de ce 1er novembre pour dénoncer ‘’l’impunité et les meurtres à répétition’’ pendant les manifestations de l’opposition républicaine.
Actuellement elles sont regroupées en petits nombres devant et dans la grande mosquée Fayçal pour éviter d’attirer l’attention des forces de l’ordre qui sont déterminés à empêcher toute manifestation à Conakry conformément à l’ordre qu’elles auraient reçu.
Arrivée sur les lieux depuis un bon bout de temps, la présidente nationale des femmes de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) indique que malgré l’interdiction de cette marche par les autorités, elles manifesteront leur colère pour dénoncer l’injustice et l’impunité qui accompagnent ces ‘’tueries à répétition’’.
« Nous sommes là et nous allons marcher quoi qu’elles (forces de l’ordre, ndlr) fassent. On se mobilise petit à petit. On ne veut pas nous regrouper d’abord pour ne pas être dispersées avant le début de la marche. On attend d’être nombreuses pour commencer. Trop, c’est trop ! Chaque jour, on tue des jeunes au niveau de la route Le Prince et jamais, justice n’a été rendue. Donc, on va marcher pour dénoncer cette injustice. Même si les forces de l’ordre sont décidées à nous empêcher on va se mobiliser car, on a notre stage.»
Néne Oussou Bah, présidente nationale des femmes du parti GRUP, dirrigé par Papa Koly Kourouma fustige ce qu’elle qualifie de « manque de volonté » de la justice à faire lumière sur ces tueries.
« La justice refuse de mener des enquêtes et montrer qui tue dans les manifestations au niveau de la Route Le Prince que les autorités appellent Axe du mal. L’Etat sait les hommes qu’il déploie sur le terrain. Il y a des vidéos, des photos et des preuves si la justice veut agir, elle le peut. Mais vous avez vu, elle ne va rien faire. Donc on va marcher, on ne reculera pas », a déclaré, d’un ton ferme, la présidente nationale des femmes du GRUP.
Au moment même où nous mettons en ligne cette dépêche, un détachement de femmes gendarmes sont déployées devant la grande mosquée Fayçal où doit démarrer la marche des femmes de l’opposition qui peinent à se mobiliser.
D’ailleurs, après l’arrivée de ces amazones de la gendarmerie qui forment une ceinture de sécurité devant la grande mosquée, les manifestantes se sont dispersées et se retranchées dans l’enceinte de la mosquée.