Dans le cadre de la réforme du système de l’enseignement supérieur, le ministre Abdoulaye Yéro Baldé a signé le jeudi 14 mars, un accord-cadre avec l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).
L’accord va permettre à la Guinée d’avoir, entre autres, une meilleure gouvernance de ses institutions d’enseignement, l’assurance qualité et l’adéquation entre la formation et le marché de l’emploi.
«Cet accord va nous permettre de bénéficier de l’expérience et de l’appui de plus de 900 universités de l’AUF, qui font partie de la Francophonie. C’est tout un vivier d’expériences, de savoir-faire, de connaissances, qui sera à notre disposition, pour pouvoir faire de telle sorte que notre système de formation supérieure soit parmi les meilleures dans un avenir proche», a exprimé le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Abdoulaye Yéro Baldé.
Le président Alpha Condé ne cesse de dénoncer le faible niveau des étudiants guinéens. Et c’est en prenant conscience de cet état de fait que des réformes du secteur ont été engagées, selon M. Yéro Baldé: «On a parlé de la qualité de l’enseignement, comment améliorer cette qualité-là chez nous. Vous n’êtes pas sans savoir que nous venons de loin en matière d’éducation nationale supérieure. Le président de la République lui-même a dit que le système éducatif guinéen était malade et depuis lors, c’est tout un processus qui est enclenché pour renforcer la qualité de la formation. Mais surtout aujourd’hui, faire en sorte que cette formation réponde à un besoin du marché du travail. C’est l’un des axes contenus dans cet accord. Il y a aussi la gouvernance de nos institutions, il y a aussi l’assurance qualité et plein d’autres points qui ont été développés dans cet accord-cadre. »
Le représentant de l’Agence universitaire de la Francophonie, le recteur Jean-Paul Gaudemar, soutient qu’il est venu en Guinée afin d’aider les universités guinéennes à être performantes: «nous sommes là pour aider la Guinée, aider ses universités à trouver le bon chemin vers la performance. La Guinée fait partie de ces pays relativement jeunes sur le plan universitaire. Ce qui veut dire que la croissance du nombre de ses étudiants est relativement récente et que comme tous les pays dans ce cas, c’est extrêmement difficile de faire face à une croissance aussi rapide du nombre d’étudiants, parce que tout manque : les locaux, les équipements, les ressources humaines, même quand il y a une volonté politique forte comme ici en Guinée, d’aller de l’avant. Nous n’avons pas de recettes toutes faites, nous n’avons pas des normes établies. Nous sommes là avec les Guinéens pour définir ce chemin.»
Plus loin, Paul Gaudemar se dit convaincu que le développement ne peut se faire sans les universités: «nous sommes convaincus que les universités ont aujourd’hui vocation à être des moteurs du développement dans les pays. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes dans l’économie de la connaissance sans en même temps avoir en tête que les universités sont les lieux où se produit la connaissance.»
L’AUF, qui est un vaste réseau d’universités, souligne M. Paul, a la chance d’avoir parmi ses membres, beaucoup d’universités qui ont davantage d’expériences et qui ont connu des passages comme celui de la Guinée. Pour lui, ces universités constituent un magnifique réservoir d’expertises et de savoir-faire. « Et notre rôle, dit-il, c’est de mettre cette expertise là, au service des universités qu’aborde cette phase de développement.»