Face à la croissance démographique rapide de Conakry et d’autres villes de la Guinée, le gouvernement guinéen, appuyé notamment par l’Union Européenne et le système des Nations Unies à travers ONU-Habitat, a mis en place le programme de développement et d’assainissement urbain en Guinée dénommé Sanita-villes. Le projet vise à assainir et à désenclaver les quartiers à travers le développement d’infrastructures.
Ce mercredi 26 février, le ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire a procédé au lancement dudit projet en présence des cadres de son département, des maires de Conakry, des acteurs de la société civile, des partenaires techniques et financiers notamment le système des Nations Unies, la délégation de l’Union Européenne.
Dans son discours de circonstance, le coordinateur du Système des Nations Unies par intérim, PR. Georges Alfred Ki-Zerbo, a souligné que « d’ici 2030, 60% de la population vivra en ville, et sans politique intégrée et inclusive, cette croissance urbaine exacerbera les processus de ségrégation sociale et spatiale, rendant d’autant plus aigus les enjeux de lutte contre la pauvreté ou de préservation de l’environnement. Donc ce projet-ci a un effet d’accélérateur, d’une meilleure planification et d’une meilleure inclusion du développement durable et de la résilience en Guinée», a-t-il remarquer.
L’Union Européenne est l’un des principaux bailleurs de ce projet. Elle mobilise à elle seule 42 millions d’euros pour appuyer le Programme de Développement Urbain et d’Assainissement en Guinée (SANITA). Ce financement permettra, selon le Chef de la Coopération de la Délégation de l’Union européenne M. Gérald Hatler, ‘’d’élaborer une politique nationale urbaine qui définit les orientations stratégiques, les rôles et responsabilités des différents acteurs ainsi que le schéma directeur pour l’aménagement de la ville capitale tout en définissant les orientations stratégiques pour le futur Schéma National de l’aménagement du territoire.’’
Par ailleurs, M. Hatler a précisé que bien qu’étant un partenaire engagé, ‘’l’Union Européenne ne souhaite pas se substituer au leadership du gouvernement, mais au contraire l’accompagner de façon structurelle pour la mise en place de compétences et d’outils de planification urbaine pour un développement socio-économique durable.»
De son côté, le directeur du programme et division ONU-Habitat, Raphaël Tuts a indiqué que ce projet permettra à coup sûr à la Guinée d’atteindre certains de ses objectifs de développement durable. Pour atteindre ce but, M. Tuts a invité les parties prenantes de Sanita-villes à ‘’promouvoir trois principes de base mis en avant dans le nouvel agenda urbain: inclusion de tous les acteurs urbains, oser faire les choses différemment et l’intégration des différents secteurs et territoires. En respectant ces principes, les résultats des programmes seront atteints de manière plus profonde et plus durable, dira-t-il.
Pour le ministre de la Ville, ce programme est crucial pour la Guinée. Car son exécution correcte, transformera l’aspect des villes et villages guinéens dans les années à venir, a déclaré Dr Ibrahima Kourouma.
«Dans le domaine de l’urbanisme et de l’habitat, la Guinée fait face à une pression forte dont les conséquences se manifestent par l’occupation spontanée et anarchique des espaces sans tenir compte de la vision du gouvernement. C’est cette situation que nous comptons changer de façon méthodique, pragmatique et efficace(…) C’est pourquoi le gouvernement a inscrit dans ses priorités la relance de la planification spatiale, territoriale et urbaine», a déclaré le ministre de la Ville qui annonce l’élaboration très prochaine d’un plan directeur de Kaloum et des îles de Loos qui pourra proposer un ensemble de projets d’aménagement, de rénovation, d’embellissement et de création d’espaces verts.