Ibrahima Sory Camara, militant de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a été condamné ce lundi 9 avril. Le tribunal de Mafanco qui siégeait pour l’occasion au TPI de Kaloum, l’a reconnu coupable des délits de »diffamation, d’injure » à l’encontre du chef de l’Etat. Ibrahima Sory Camara de Dabondy a été condamné à 18 mois d’emprisonnement au paiement d’un franc symbolique.
Le collectif des avocats d’Ibrahima Sory Camara rejette le verdict du tribunal. Ils ont promis d’interjeter appel. «Le collectif des avocats pour sa défense prend acte de cette décision. Nous avons dit dans la salle d’audience que nous faisons appel et cela va être matérialisé dans les minutes qui vont suivre. Nous pensons que le droit n’a pas été dit, mais comme ce n’est qu’une première instance, nous nous dirigeons vers la cour d’appel. Notre client rejette les accusations. Nous qui sommes ses avocats, plaiderons non-coupable, nous sommes surpris de cette décision qui est intervenue. Mais ce que la loi nous demande de faire, c’est de relever appel et c’est ce que nous allons faire», a fait savoir Me Salifou Béavogui.
Me Béa promet de se battre pour obtenir la libération de son client : «Nous allons continuer les procédures à la cour d’appel pour obtenir la relaxe de notre client. Nous acceptons la décision comme telle, mais nous l’attaquons immédiatement devant la juridiction supérieure qui est la cour d’appel.»
Outre ces avocats, des responsables au niveau de l’UFDG estiment qu’il y a du deux poids deux mesures. Ramatoulaye Camara, présidente des femmes de l’UFDG à Kaloum s’indigne de la condamnation d’Ibrahima Sory: «C’est une foutaise. Ce n’est pas Ibrahima Sory Camara qui est le seul à tenir ces genres de propos. Ils sont nombreux. Normalement si la justice guinéenne voulait montrer sa puissance, sa crédibilité, on devrait convoquer les autres militants du RPG à la barre aussi. Mais parmi toutes ces personnes, on ne prend qu’Ibrahima Sory. C’est que la justice n’est pas crédible. Ce n’est pas normal.»
Mackiou Sall, président de la délégation spéciale de Dubréka est du même avis : «Nous n’avons pas apprécié cette décision. Quand on prend le camp du RPG Arc-en-ciel, on dit ce qui est plus grave que ce qu’Ibrahima Sory a dit. Mais personne n’a été interpellé parmi eux. Nous somme très déçus de la justice guinéenne. Il ne faut pas faire une différence entre les citoyens. Quand la justice doit être appliquée, il faut le faire équitablement, mais il ne faut pas le faire parce que telle personne est de l’opposition...»
Les accusations portées contre Ibrahima Sory font suite à une vidéo qu’il aurait diffusée sur Facebook la veille de l’incendie de Madina. Et comme une prémonition, une partie du marché de Madina est partie en fumée.