Un ressortissant burkinabé comparaît depuis le 11 novembre dernier devant le tribunal correctionnel de Dixinn pour « faux et exercice illégal » de la profession d’avocat. Napoukmopo Rachard Yaméogo, c’est son nom, est poursuivi par le Barreau de Guinée.
Lors de sa première comparution, l’accusé a affirmé n’avoir jamais pratiqué en tant qu’avocat en Guinée et a attribué l’affaire à une incompréhension autour de son rôle de « Dr et consultant en droit pénal ». Il a expliqué qu’il n’était qu’enseignant en droit pénal, mentionnant que son compte Facebook avait été piraté. Ce qui aurait causé la diffusion de fausses informations le présentant comme avocat. Il a également affirmé avoir le droit de porter la toge, puisqu’il a été huissier de justice.
A sa deuxième comparution, il a finalement plaidé coupable après la présentation d’une preuve par l’avocat représentant le Barreau. Une vidéo où le prévenu passait une interview dans une télévision burkinabè a été présenté au tribunal. Dans la vidéo, Tracicios Napoukmopo Rachard Yaméogo s’est lui-même présenté comme étant un avocat inscrit au Barreau de Guinée.
Lors de ses plaidoiries, l’avocat de la partie civile, qui défend les intérêts du barreau dans cette affaire a demandé de retenir le prévenu dans les liens de la culpabilité et a demandé à ce que le prévenu fasse une vidéo où il avouera qu’il a menti et qu’il n’est pas inscrit à l’ordre des avocats du Barreau de Guinée.
En présentant ses réquisitions, le représentant du ministère public a demandé la condamnation du prévenu à 6 mois d’emprisonnement et une amende de 2 millions GNF. Le substitut du procureur a estimé que vu qu’il a capitulé et reconnu qu’il n’a jamais été avocat, le ministère public va le condamner, mais de façon intelligente.
Dans sa décision rendue ce 10 décembre 2024, le tribunal, présidé par le juge Mory Bayo, a retenu Napoukmopo Rachard Yaméogo dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, il a été condamné à une peine de 6 mois de prison, assortie de sursis, et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens.