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Comité Technique Régional de la Santé de Mamou: voici l’état des structures sanitaires de la région, leur personnel, leur fonctionnement

Grâce à l’appui financier de la GIZ  (la coopération technique allemande), le Comité Technique Régional de la Santé de Mamou s’est tenu du 12 au 15 mars. Au cours de cette session de quatre jours, l’ensemble des acteurs de la santé ont revu toutes les activités des 6 mois précédents des structures sanitaires de la région (Mamou, Dalaba et Pita).

Pour une population totale actualisée de 841 764 habitants, la région administrative de Mamou dispose d’un hôpital Régional et de deux hôpitaux préfectoraux avec une capacité hospitalière totale de 180 lits. Soit un ratio de 1 lit pour 4.676 habitants.

A la cérémonie d’ouverture des travaux qui ont été présidés par le gouverneur de région, Dr Mamoudou Kouyaté, le directeur régional de la santé (DRS) a précisé que  l’objectif majeur de la politique sanitaire du département de la santé est de transférer au niveau communautaire la responsabilité et le suivi du fonctionnement des structures sanitaires.

«Pour l’atteinte des objectifs, nous devons davantage redoubler d’efforts en mettant en œuvre des dispositions pratiques pour faciliter aux acteurs de l’exécution correcte des activités. Au cours de nos travaux, nous évaluerons notre système de surveillance continue de l’exécution de nos programmes, tout en mesurant les indicateurs de couverture des interventions sur le terrain. Mieux nous nous pencherons spécialement sur l’amélioration des couvertures vaccinales et la surveillance épidémiologique. Saisissons ce comité pour relever les défis qui nous interpellent qui sont entre autres: le bon accueil, l’abandon de la surtarification, l’assiduité au travail», a déclaré Dr Kouyaté.

La méthodologie de travail a consisté à présenter des résultats des activités des structures sanitaires et des partenaires, puis des travaux de groupe suivi de plénière.

Sur les résultats des activités de monitorage des centres de santé, la médiane régionale de couverture effective pour les enfants de 0 à 11 mois au second semestre de 2018 est de 95 % contre 93 % pour la même période de 2017. Elle est progressive. Les extrêmes varient de 87 % à Mamou à 96 % à Dalaba.

Il ressort que dans les 3 préfectures, toutes les couvertures vaccinales par antigènes sont appréciables par rapport á l’objectif national.

Sur le Suivi de la Croissance de l’enfant, la médiane régionale de couverture effective est de 17 %, les extrêmes varient de 12% à Mamou à 21% à Pita. La faible couverture est due au fait que les femmes viennent rarement après la vaccination contre la rougeole.

La médiane régionale de couverture effective de la Consultation Prénatale est de 86 % au second semestre de 2018 contre 90 % pour la même période en 2017. Les extrêmes varient de 80% à Mamou à 97 % à Dalaba. Cette diminution de la couverture est due au non couplage du PEV et CPN lors des stratégies avancées, la CPN tardive et l’insuffisance de la recherche active.

La médiane régionale de couverture effective de la Planification familiale  est de 11 % superposable à celui de 2017. Elle est stationnaire. Les extrêmes varient de 10% à Mamou à 16% à Pita.

La médiane régionale de couverture effective de l’accouchement assisté est de 22 % au deuxième semestre de 2018 contre 16 % pour la même période 2017. Elle est progressive. Les extrêmes varient de 18% à Pita à 29% à Dalaba.

La médiane régionale de la prévention du paludisme chez la femme enceinte  est à 90 % en 2018 contre 88 % au deuxième semestre de 2017. Elle varie de 74% à Mamou à 92% à Pita.

La médiane régionale de couverture effective de la Consultation Primaire Curative est de 45% au deuxième semestre2018contre 37% pour la même période de 2017. Elle est progressive. Les extrêmes varient de 39 % à Pita contre 48 % à Mamou.

La médiane régionale de la Prise en charge du paludisme est de 23% contre 15 % pour la même période 2017. Elle est progressive. Les extrêmes varient de 11% à Dalaba et à 33% à Mamou.

La médiane régionale de la Prise en charge intégrée des maladies de l’enfant et du nouveau-né est de 36 % contre 30 % en 2017. Elle est progressive. Les extrêmes varient de 34 % à Pita à 44% à Mamou.

La médiane régionale de la Prise en charge de la malnutrition modérée et sévère sans complication est de 0% en 2018 contre 1,4 % au deuxième semestre de 2017.

Cas suspects des maladies à potentiel épidémique et à déclaration obligatoire

Pour la période, tous les cas de maladies sous surveillance et à déclaration obligatoire notifiés ont fait l’objet de prélèvements et d’investigations et de riposte.

Le paludisme reste toujours la première cause de morbidité (91945) suivie des IRA (11538), des infections sexuellement transmissibles (2689).

Au cours de ce semestre 8 cas de lèpre ont été dépistés par les structures sanitaires de la région. Le taux de détection est de 0,96 pour 100000 habitants.  Le nombre de cas de lèpre en traitement au 30 juin 2018 est de 12 cas soit une prévalence 1.5 pour 10000hbts.

Le taux de détection de la tuberculose au niveau régional est de 45%.  Il est très loin de l’objectif national qui est de 70%. Ce taux varie de 27% à Dalaba à 50% à Mamou. Le taux de guérison est de 53 % et 34% pour le traitement terminé des TPM+. Le taux de succès au niveau régional est de 87 % presque superposable á l’objectif national. Le taux de létalité est de 6 % supérieur à l’objectif national moins de 5%.

Situation financière des Centres de Santé de la Région

Pour le deuxième semestre 2018, les 41 Centres de santé de la région ont fait un coût total de 460.631.715 fg en ME et en OG. Le total des actes s’est élevé à 196.858 pour produire une recette totale de 998.565.025 fg.

Le coût moyen est de 2.340 fg contre 2.158 fg en 2017 et le prix moyen est 5.073 contre 4.604 fg pour la même période soit une légère amélioration. Le ratio est de 2.2.

Sur une prévision de 545.894.600 fg, les 41 CS de la région ont réalisé 556. 358.983fg. L’excédent budgétaire est de (-10.464.383 fg), le district sanitaire de Pita à l’écart le plus élevé de (-43.759.606) due essentiellement à une sous-estimation des prévisions budgétaires.

L’évaluation financière de la période a montré que les centres de Santé de la région ont fait une recette totale de 999.228.525 FG contre 696.468.283 FG pour la même période N-1. Les dépenses locales se sont élevées à 269.003.619 FG contre 171. 442.102 FG en 2017. Le solde est de 730.224.906 FG, les versements sont de 726.913.571FG et les encaisses 4.412.335 fg, se trouvant à Dalaba et Pita.

La valeur des stocks dans la région s’élève à 408.199.362fg, dont 350.756.712 fg  en médicaments essentiels  et 57.442.650 fg en Outils de gestion.

Les avoirs en banque au 31 décembre 2018 s’élèvent à 1.301.367.571 fg.

Situation du personnel dans les trois hôpitaux de la région

L’analyse de la situation du personnel dans les trois hôpitaux montre que les besoins restent encore non comblés pour certaines catégories socioprofessionnelles malgré la mutation des nouveaux agents en mars 2017. Ceci s’expliquerait par les ré mutations, l’abandon pour des raisons de formation et ou de spécialisation.

Toutefois, il faut préciser que les besoins sont plus marqués à Mamou et Dalaba qu’à Pita.

Evolution de la létalité des maladies dites traceurs

La létalité des complications obstétricales est de 1,00% à Mamou; de 3,84% à Dalaba et de 5,67% à Pita. Celle du paludisme est de: 0,65% à Pita, 2,38% à Dalaba 3% à Mamou.

Par contre, la létalité due aux maladies diarrhéiques est de 0% dans les 3 trois hôpitaux de la région. Par rapport au VIH, cette létalité est de 7,15% à Pita, de 19% à Mamou et 7,69% à Dalaba.

La Disponibilité globale en médicaments est de 99,60 % à Dalaba, de 99,80% à Pita et de 95% à Mamou.

La disponibilité des outils de gestion administrative et financière est de 100% dans les  trois hôpitaux. Il faut noter que celle des  ARV est de 100% à Mamou et Pita. Quant à la disponibilité des réactifs de labo et consommables d’imagerie, elle varie d’une structure à une autre ; elle est de100% à Dalaba.

Résultats de l’activité médicale

Le nombre d’hospitalisation total est passé de 3.603 en 2017 à 3 872 en 2018 soit une augmentation de 6,94%.

Le nombre de césarienne lui aussi a diminué; ce nombre est de 708 en 2018 contre 765 en Décembre 2017 soit une diminution de 57 césariennes.

Le résultat des activités dentaires reste très faible et il est de 482 actes à Dalaba, de 271 actes à Pita et 161 à Mamou soit un total de 914 actes pour les trois hôpitaux de la région.

Le nombre de passage aux urgences pour les trois hôpitaux de la région est 2485 dont 971 cas de mise en observation. La durée moyenne de séjour est de 6 à Mamou; 6,76 à Pita et 7,86 à Dalaba.

Les taux d’adéquation et de rationalisation sont de 83% à Mamou, de 86,66% à Pita, et de 96,11% à Dalaba.

Le taux de suppuration sur intervention programmée est de 0% dans les trois hôpitaux. Celui sur intervention non programmée est de 3,25% à Pita; 1,02% à Dalaba, et 1% à Mamou.

 Le taux de mortalité hospitalière globale est de 1,44% à Mamou, de 1,45% à Pita, et de 2,18% à Dalaba.

De façon générale, le taux de référence reste faible. Il est de 5,18% à Pita ; de 3,99% à  Dalaba et 2,58%à Mamou. Quant à la contre référence, le taux est de 62,55% à Pita, de 96% à Dalaba et de 98% à Mamou.

Le pourcentage de mutualiste hospitalisé est de 0% à Pita, et à Mamou et 0,29% à Dalaba. Ce faible résultat est dû à l’insuffisance de référence des mutualistes vers les hôpitaux.

Le nombre des examens de laboratoire a diminué de 9.055 examens. Ce nombre est passé de 66.543 en décembre 2017 à 57.488. En termes d’écart la différence est de -15,75%. Le ratio des examens de laboratoire pour la région est de 3,53. Le résultat par hôpital est de 2,79 à Dalaba, de 2,22 à Mamou et à Pita 0,8.

Le total d’examens de radio à Mamou est de 374 en décembre 2018 contre 606  pour la période identique de 2017 alors qu’il est 223 en décembre 2017 contre 343 en décembre 2018 à Dalaba. A Pita l’imagerie, n’est pas disponible. Par ailleurs, l’appareil radio de l’hôpital de Dalaba est aussi en panne.

Les recettes propres  de la période ont connu une augmentation dans les deux  hôpitaux préfectoraux et une diminution à l’hôpital régional.

Elles sont passées de 668.232.500 fg en décembre 2017 à 708.277.000 fg en décembre 2018 soit une augmentation 40.044.500 pour un écart positif de 5,65%.

Cette augmentation des recettes est due à l’augmentation des activités médicales et médicotechniques dans certains hôpitaux et à l’apport de la subvention de l’Etat accordée aux hôpitaux en novembre 2018.

La subvention des hôpitaux de la région, y compris le salaire pour ce second semestre 2018 est de 2.840.716.580 fg. Aucun des trois hôpitaux n’a bénéficié d’un appui des collectivités.

Parmi les recommandations formulées, on peut retenir: dans les trois hôpitaux, améliorer l’accueil des patients pour rehausser le taux d’utilisation des services.  A Pita et Dalaba, renforcer la sensibilisation des prestataires, des malades et leurs accompagnants pour améliorer le taux d’utilisation du laboratoire. Planifier et négocier des formations en cascade sur le partogramme pour les agents de santé des hôpitaux à faible couverture. Réaliser l’enquête sur la satisfaction des usagers dans les trois hôpitaux. Réaliser la revue des décès maternels à Pita et Mamou. Plaider auprès de la commune de Mamou de procéder à deux ramassages par semaines des ordures à l’HR de Mamou. Plaider auprès de l’UNFPA pour la mise en place dans les hôpitaux de la région d’un plan d’amélioration de la référence des femmes en difficultés d’accouchement pour minimiser les décès maternels. Plaider auprès du ministère pour l’affectation d’un pharmacien à l’hôpital de Dalaba. Enfin, le comité a recommandé aux directeurs des hôpitaux à s’impliquer d’avantage dans l’analyse des données sur le palu, eSIGLE et la saisie des données avec le logiciel DHIS2.

Mme Adama Diop de la GIZ a réaffirmé que « la région de Mamou fait partie toujours des régions les plus appréciées au niveau national par le sérieux accordé aux instances de coordination, la qualité des résultats obtenues par les districts mais aussi par l’implication de tous les agents dans l’amélioration de la qualité des services. » Elle a ensuite réitéré l’engagement des partenaires dans l’accompagnement des districts dans la mise en œuvre des activités sanitaires dans la région de Mamou

C’est sur ces mots que le comité technique régional de la santé de Mamou a pris fin dans l’espoir que toutes les recommandations seraient mises en œuvre.

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