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Cohabitation intercommunautaire à Mamou : le bel exemple des habitants de deux districts de Porédaka

Des communautés des différentes ethnies, en synergie, s’activent actuellement pour désenclaver leurs localités. C’est le cas à Poredaka, une sous-préfecture située à une quarantaine de kilomètres de la ville de Mamou. Cet acte posé par les habitants de Kamoto et de Diawoto est l’une des preuves de la cohésion qui existe entre ces populations. Contrairement à ce qui se passe dans d’autres régions du pays où l’ethnocentrisme a fragilisé le tissu social, à Poredaka, les peulhs et les malinkés conjuguent leurs efforts pour relier Kamato à Diawoto, deux secteurs relevant respectivement des districts de Dar-es-salam et de N’Diarè.

Depuis quelques semaines, les populations du district de N’diarè (Djifin, Bantankountou, Diawoto, Dandako) et du district de Dar-es salam (Labiko, Dantaba, Foulasso, Dara, Kamato, Mambidougou, Dayèbhè, Bourouwel Dara) se retrouvent tous les lundis pour travailler leur route distante de deux kilomètres. Elhadj Abdoulaye Kamato , le président du district de Dar-Es-Salam, l’initiateur du projet, revient sur les motifs de la réalisation de cette voie « Entre Kamato et Diawoto, c’est moins distant. Mais faute d’accès facile, on est obligé pendant l’hivernage de passer par Bantankountou et Boroko un parcours de 5 kilomètres pour arriver à destination. Donc, nous avons jugé nécessaire de réaliser une route reliant les deux localités pour une distance de 1,5Km », explique t-il.

Boubacar Timbola Camara, qui joue le rôle d’ingénieur pour ces travaux, revient sur quelques aspects techniques de cette route. «En hivernage, la partie séparant les deux localités est inondée. C’est pendant la saison sèche qu’on a pu cibler la zone de passage de la route de 4 mètres de large qui sera en digue. Les outils de travail sont les houes, les piquasses et les pelles apportées par chaque volontaire. Pour l’utilisation de ce passage en toute saison, il est nécessaire d’ajouter des pierres et des graviers en granites et de construire un pont en béton de 10 m sur le marigot Simmi qui sépare Kamato de Diawoto. Si nous ne trouvons pas des moyens pour le pont en dur, nous allons utiliser des troncs d’arbres pour le passage », indique t-il.

Les travailleurs (hommes, femmes et enfants), dans l’ambiance rythmée par le son des instruments de musique des Gnamakalas et les chants mélancoliques entonnés par les dames, creusent, pellent et avancent sur les travaux sans repos. Dans la foulée, des militants du RPG habillés en jaune associés à ceux de l’UFDG rivalisent dans le travail.

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A tour de rôle, les femmes des deux localités font la cuisine  pour  les travailleurs. Fatoumata Binta de Diawoto précise: « nous apportons à manger et aussi nous venons pour encourager les travailleurs. Des enveloppes de soutien ont été envoyées dans les secteurs et chaque famille contribue à la hauteur de 15000 francs pour les repas ».

Amadou Gallè Sidibé, Doyen de Diawoto parle de l’importance de l’ouverture de cette voie pour les populations: « Compte tenu du raccourci et de l’accès facile, désormais, les véhicules peuvent transporter les bagages des populations, ravitailler le marché hebdomadaire de Dar-es-salam en poissons et légumes. Les élèves de Diawoto, qui fréquentent le collège de Dar-es-salam, pourront arriver à l’heure pour suivre les cours. Du fait des liens de mariage qui existent entre les populations des deux localités, il sera très facile de participer aux affaires sociales qui sont fréquentes de part et d’autre », rappelle t-il.

Les populations demandent l’aide des autorités et des bonnes volontés pour la construction du pont. Déjà, ces mêmes populations avaient réalisé les 3 routes reliant Diawoto à Boroko Guilèdjè,  Bantankountou à Dara et Boroko Guilèdjè à Dar-es-salam Centre.

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