Le 26 septembre 2023, le Conseil national de la Transition (CNT) a adopté la Loi de Finances rectificative (LFR 2023), portant le budget à 37 mille 249,45 milliards de francs guinéens (GNF), soit une augmentation de 1 142,70 milliards GNF (3,16%) par rapport à la prévision initiale de 36 mille 106,74 milliards GNF. Cependant, lors du vote, Mamadou Fadia Baldé a choisi de s’abstenir alors qu’il dit avoir joué un rôle actif dans l’examen et la rédaction du rapport de la LFR 2023. Son abstention lors du vote, selon lui, est le résultat de préoccupations sérieuses quant à l’efficacité de la gouvernance et à la pertinence de cette augmentation budgétaire.
L’une des principales préoccupations de Mamadou Fadia Baldé est le respect des prévisions budgétaires par rapport aux paiements. Il estime que la véritable mesure de l’efficacité de la gouvernance réside dans la capacité du gouvernement à exécuter les paiements conformément aux prévisions budgétaires : « J’ai participé activement à l’ensemble des travaux, depuis le début de l’examen de la Loi de Finances jusqu’à sa finalisation, et j’ai également joué un rôle actif dans la rédaction du rapport. Cependant, il est regrettable que certains éléments essentiels pour évaluer l’efficacité de la gouvernance aient été négligés. À mon avis, le facteur clé pour évaluer le budget réside dans le respect des prévisions en matière de paiements. Si, au bout de six mois, l’exécution des paiements est inférieure à 40 %, cela constitue un signe alarmant d’inefficacité. »
Mamadou Fadia Baldé souligne également que la LFR n’est pas une obligation pour le gouvernement, mais plutôt une mesure qui devrait être prise en cas de nécessité, notamment lorsque le gouvernement est capable d’absorber les montants du budget initial. Si cette absorption est insuffisante, il remet en question l’importance d’augmenter le budget : « La Loi de Finances rectificative vise à demander une augmentation du budget. Dans ce contexte, il est légitime de se demander pourquoi nous devrions accorder davantage de ressources au gouvernement s’il se révèle incapable d’absorber efficacement le budget initial qu’il avait lui-même proposé. Personnellement, je ne perçois pas la pertinence de cette démarche. Il est essentiel de souligner que la Loi de Finances rectificative n’est pas une obligation pour le gouvernement, mais plutôt une mesure à prendre en cas de nécessité réelle, notamment lorsque le gouvernement a démontré sa capacité à mobiliser et à gérer les montants budgétaires de manière efficiente. Si cette capacité d’absorption est insuffisante, alors l’augmentation du budget perd de sa justification. Voilà la raison fondamentale qui a motivé ma décision de m’abstenir lors du vote. »
Malgré son abstention, Mamadou Fadia Baldé reconnaît le travail acharné accompli par le CNT et le rapport de la LFR, qui a pris en compte de nombreuses préoccupations liées à la gestion des finances publiques. Il estime que le CNT a fait un excellent travail, mais ses réserves persistent : « Cependant, il est important de souligner que le rapport établi à ce sujet est de très bonne qualité, et le Conseil national de la Transition a accompli un travail exemplaire, ce que je reconnais pleinement. De nombreuses préoccupations liées à la gestion de nos finances publiques ont été prises en compte, ce qui revêt une importance capitale. Néanmoins, en dépit de tous ces éléments positifs, mes réserves demeurent. »