Dans cette affaire, l’ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) Fodé Cissé et son informaticien Fodé Sirakhata Bangoura, sont poursuivis pour « détournement de deniers publics et complicité ».
Des charges portant sur un fonds 1 280 350 940 francs guinéens, destinés à près de 10 300 pensionnés.
Montant que Fodé Cissé a reconnu avoir délocalisé à la trésorerie préfectorale de N’zerekore mais pour des fins de vérification sur l’état desdits pensionnés. Mais tout comme son informaticien Fodé Sirakhata Bangoura, l’ancien DG de la CNPS a nié tout fait de détournement.
« Je ne reconnais pas les faits. Monsieur le directeur général, Dr Fodé Cissé, a entrepris un programme de refondation au sein de la caisse de prévoyance sociale. Il a ainsi demandé à tous les chefs d’agence de lui remonter la situation des pensionnés (…) le DG m’a donné un fichier et m’a demandé de compiler les données. Et, on a découvert qu’il y avait quelque chose de 1 278 pensionnaires fictifs. Après ce constat, il a dit qu’il voulait envoyer l’argent de ces personnes concernées à N’Zérékoré pour des raisons de sécurité jusqu’à ce que leur situation soit régularisée», a expliqué Fodé Sirakhata Bangoura à la barre.
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Dans ses plaidoiries, la partie civile représentée à l’audience par Me Tambada Tolno a demandé à la Cour d’ordonner le versement du montant incriminé à l’Agent judiciaire de l’Etat qui a initié l’action contre les prévenus. Un montant qui s’élève à 1 277 726 940 GNF.
De son côté, convaincu de sa culpabilité ou du moins de son intention de detourner, le ministère public a requis 18 mois de prison avec sursis contre Dr Fodé Cissé et le paiement de 1 280 344 350 GNF d’amende.
Quant à Fodé Sirakhata Bangoura, le procureur spécial Aly Touré a requis sa relaxe pure et simple car dit-il, « nous ne lui reprochons rien. Il n’avait aucun pouvoir sur son directeur et surtout que ce qu’il a fait comme actes n’était que dans son rôle« .
Les avocats de la défense ont de leur côté plaidé non coupable et demandé à la Cour de rejeter les réquisitions du ministère public concernant Dr Fodé Cissé et d’ordonner la libération pure et simple de leur client.
Sur ces plaidoiries et réquisitoire, le président de la chambre d’appel a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 21 février 2023.