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Circulation en rase campagne – Les coupeurs de route frappent à nouveau

Après des mois d’accalmie, les attaques à main armée ont repris sur la route nationale n° 3 Conakry-Boké. Il était une heure du matin le mercredi 15 janvier, quand des quidams armés ont ouvert le feu sur un taxi Peugeot 505, immatriculé RC 3412 S, qui ralliait Conakry, en provenance du Sénégal. Avec 10 passagers dont deux femmes. Aux dires de l’une des victimes, c’est à l’orée du secteur Kensi, situé à 2O km de Tanènè, qu’ils ont entendu des tirs sporadiques d’armes dont ils ne connaissent pas l’origine. La persistance des coups de feu dans leur direction leur a fait comprendre qu’ils étaient poursuivis et que l’acharnement des assaillants consistait à les dépasser à tout prix, pour leur couper le chemin. Ce que leur chauffeur a réussi à éviter par des manœuvres habiles, dignes du professionnel qu’il est resté, pendant toute cette opération de type far West, absolument établi.

Durant la course-poursuite engagée, un des passagers a été atteint par balle. Heureusement, il ya eu plus de peur que de mal. Sa blessure a été légère, se limitant à un des orteils de son pied droit. Selon l’adjudant Abou Latey Dounamou, chef de poste gendarmerie routière, chargé du constat à Tanènè, les passagers de ce taxi ont eu beaucoup de chance de survivre à cette attaque meurtrière. La balle qui a atteint ce passager a ricoché au sol avant de pénétrer dans le véhicule par le plancher arrière. Au même moment, l’un des pneus dudit véhicule s’était affaissé, suite aux tirs. On relève également un impact de balle sur le pare-choc arrière.

C’est le sang-froid et la détermination du chauffeur, saluée par tous les passagers, qui ont permis au taxi pourchassé d’arriver à Kensi où la plupart des habitants, non encore au lit, s’étaient mis à l’abri devant la furie des bandits armés qui continuaient les tirs, sans donner le moindre signe d’inquiétude, malgré leur arrivée dans une zone habitée. Aussitôt le véhicule immobilisé, tous les passagers se sont sauvés. Profitant de la nuit, ils se sont littéralement évaporés dans la brousse environnante. Tels des vautours, les coupeurs de route se sont alors précipités sur le véhicule pour s’en accaparer et aller le ‘dépecer’ à l’abri des regards. Mais le chauffeur, dans sa fuite, avait emporté les clés. Ils ont alors cherché à se rassurer qu’il n’y avait aucun risque à entreprendre de piller le taxi sur place. Avant de se servir à satiété. Numéraires, biens de valeur, objets divers, tout ce qui pouvait être emporté l’a été, dépouillant systématiquement les passagers qui se sont retrouvés en quelques minutes, pour certains d’entre eux, totalement démunis.

De tous, l’un des plus affectés aura été Lonseny Kourouma, cet étudiant que la gendarmerie routière a tenu à écouter avec beaucoup d’attention. Narrer les conséquences de sa mésaventure était pour lui, un exercice difficile tellement l’émotion était vive et l’accent pathétique. De retour du Maroc où il passé de longues années d’études qui l’ont conduit jusqu’au master2 en gestion des entreprises, ce jeune étudiant est un guinéen qui revient au pays pour participer à l’édification nationale. Il se sent fier d’avoir obtenu ce qu’il faut de l’IGA (institut supérieur de gestion administrative) de Casablanca, en plus de plusieurs autres certificats de stage. Muni des originaux de tous ces documents, ainsi que de son baccalauréat guinéen, il a entrepris, à défaut de moyens pour emprunter l’avion, de rentrer au bercail par la voie routière. Du Maroc au Sénégal, aucun incident ! Une fois chez lui, voilà qu’on le déleste de tout ce qu’il avait réussi à glaner en dehors de son pays, au nom duquel il est allé étudier. Il est inconsolable et les gendarmes sont d’accord avec lui, pour admettre qu’une telle perte ne peut être évaluée. Elle dépasse les biens matériels. A ajouter que le jeune Kourouma a également perdu son ordinateur et son passeport.

Tout cela montre la nocivité et, disons mieux, le caractère inqualifiable de cette forme de criminalité qui est entrain de s’installer chez nous. Nous apprenons par ailleurs, sans pouvoir le confirmer pour l’instant, que la même nuit, une autre action similaire se serait produite contre un minibus à Tougnifily, entre Boké et Boffa. C’est dire que le phénomène, plus fréquent sur la nationale n°1, est envisageable partout, en rase campagne.

La vigilance des gendarmes et des populations est amplement sollicitée et encouragée pour lutter efficacement contre ce fléau qui demeure la pire des hantises pour les automobilistes et leurs passagers. Cela reste une des priorités pour le chef d’escadron Michel Koly Sovogui, commandant de la gendarmerie routière.

Ces spectacles, de braquages et autres formes de criminalité, dignes des pires flibustiers et autres westerns, doit disparaître de nos mœurs. Notre sécurité en dépend!

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