Encore une autre injonction aux fins de poursuites judiciaires du ministre Charles Wright. Celle du jour vise le journaliste et chroniqueur Mohamed Mara du groupe Hadafo Media. Le ministre demande que le journaliste soit poursuivi pour des faits de diffamation et injures. Ce, après ses propos tenus au cours de l’émission « Les Grandes Gueules » de ce jeudi 9 février. « Il ressort des propos [du journaliste] que les magistrats ont été obligés de payer les factures liées à la prise en charge hôtelière de la délégation ministérielle depuis Mamou jusqu’à Kankan dont les factures s’élèveraient à quatre-vingt-dix-sept millions de francs guinéens (97 000 000 GNF). Il soutient en outre qu’à Mamou, les magistrats ont été obligés à débourser quatorze millions de francs guinéens (14 000 000 GNF) et qu’un bâtiment privé a été pris en location à Kankan pour une somme de huit millions de francs guinéens (8 000 000 GNF) », lit-on dans le courrier du ministre adressé au procureur général près la Cour d’appel de Conakry.
Pour le ministre, ces propos du journaliste sont intolérables. Il estime que « cette diffamation » et « ces injures » constituent une façon de salir l’institution judiciaire.
Le ministre souligne que depuis le début de sa tournée à l’intérieur du pays, Mohamed Mara « s’est prêté à un exercice foulant au sol le respect de l’éthique et de la déontologie… [Ce], dans la seule optique… de ternir l’image de tout un département ».
Le ministre et le journaliste semblaient pourtant s’apprécier il y a quelques mois. Sur le réseau social Facebook, le premier avait pris la défense du second qui y était moqué pour s’être mis à genoux pour l’interviewer lors de l’ouverture du procès sur les évènements du 28 Septembre. Mais, avec ses propos tenus à l’encontre du ministre ce matin, le journaliste semble avoir franchi une ligne rouge.