« La Guinée a une tradition d’indépendance et de souveraineté. Nous ferons ce que le peuple de Guinée veut. En 1958, nous avons osé dire non pour notre indépendance, malgré tous les risques. Mais nous sommes toujours débout. Donc, nous discutons avec nos partenaires. Nous écoutons leurs conseils. Mais personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire. Que cela soit clair pour tout le monde! «
A l’occasion de l’inauguration du siège social de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES), à Conakry, ce mercredi 29 janvier, le président Alpha Condé a réitéré la souveraineté de la Guinée et sa liberté dans la prise de décision.
Décidé à doter la Guinée d’une nouvelle Constitution, rien ne semble plus freiner Alpha Condé dans son élan. Et même la communauté internationale, apparemment. Puisqu’à la faveur de l’inauguration du siège social de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale ce mercredi 29 janvier, le président de la République l’a clairement exprimé en présence des représentants des missions diplomatiques et consulaires en poste à Conakry.
« La Guinée a une tradition d’indépendance et de souveraineté. Nous ferons ce que le peuple de Guinée veut. La Guinée a été toujours comme ça. En 1958, nous avons osé dire non pour notre indépendance, malgré tous les risques. Mais nous sommes toujours débout. Donc, nous discutons avec nos partenaires. Nous écoutons leurs conseils. Mais personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire. C’est le peuple de Guinée qui décide son avenir. Que cela soit clair pour tout le monde! Et ça, ce n’est pas Alpha Condé. C’est l’histoire de la Guinée depuis 58 », a rappelé l’opposant historique devenu président de la République en 2010 puis, plébiscité en 2015.
Et comme si cela ne suffisait pas, Alpha Condé a poursuivi son allocution en enseignant à l’assistance que le partenariat doit reposer sur le respect mutuel.
« Nous respectons les autres, ils doivent nous respecter aussi », a-t-il assené.
Citant de passage l’adage soussou qui dit de s’abstenir d’administrer à la plaie d’autrui des soins qu’on ne pourrait administrer à la sienne propre, l’orateur a dit que le monde d’aujourd’hui est presque devenu un village planétaire.
« Avec les nouvelles technologies, on voit ce qui se passe dans le monde. Alors, pourquoi on va nous obliger à faire différemment ce que les autres font chez eux ? Nous voyons des manifestations. Nous voyons des crises partout. Donc, la Guinée a eu la chance: nous n’avons jamais eu de guerre civile. On n’a jamais été envahis. La Guinée est un pays de paix. (…) Et très souvent, les gens, au lieu de chercher la réalité, ils vont sur les réseaux sociaux. Mais nous voyons aujourd’hui les dégâts des réseaux sociaux. Le gouvernement français cherche un moyen de contrôler les réseaux sociaux. Mais, je crois que c’est une illusion », s’est défoulé le président Condé.
« Personne ne peut contrôler les réseaux sociaux. Si ça peut aider à gagner, ça peut aussi créer des troubles. C’est l’évolution du monde. Donc, nous sommes prêts à collaborer avec nos partenaires, à écouter, parce que nous sommes partenaires, à écouter leurs suggestions, mais dans le respect réciproque. Je le dis et j’insiste là-dessus », a conclu le chef de l’Etat.
Il s’agit-là d’un refrain qu’on a souvent entendu de nos dirigeants. Sauf qu’un pays comme la Guinée, toujours dépendant de l’aide extérieure pour sa survie, plus de 60 ans après son accession à l’indépendance, et où les droits de l’Homme sont constamment violés, est mal placé pour donner des leçons aux autres. C’est du moins ce que pensent les détracteurs du régime.