Les syndicalistes avaient planifié une marche de protestation pour exprimer leur désaccord face à la « cession » du Port autonome de Conakry aux Turcs ce vendredi 17 août 2018. Mais le mouvement a été étouffé peu après qu’il ait été entamé à la devanture de la Bourse du Travail, à Boulbinet.
Mais avant, un colonel de la gendarmerie a eu un aparté avec le secrétaire général adjoint de la confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) en vue de l’emmener à renoncer à son penchant de marcher. Parlant au nom de sa hiérarchie, l’officier a sagement demandé à son interlocuteur de surseoir au mouvement qui pourrait porter atteinte à l’ordre public.
Poursuivant, le chef de la troupe de maintien d’ordre a dit que la marche n’était pas autorisée. Sans attendre longtemps, l’interlocuteur, Mansaré a indiqué qu’aucun article de la Constitution n’interdit la marche qui reste d’ailleurs un droit consacré. Et que les autorités n’ont qu’à l’encadrer.
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« En plus, nous nous nous rendons au siège de la représentation nationale qui est l’Assemblée pour remettre un courrier aux élus du peuple », a-t-il informé. A ces mots, le gendarme déclare encore une fois agir au nom de sa hiérarchie qui lui aurait donné l’ordre d’empêcher la marche.
« Mon colonel, entre un ministre et l’Assemblée nationale qui est-ce qui pèse », l’interroge Mamadou Mansaré qui dit sortir pas pour casser. Mais la question souffrira de non-réponse de la part de celui à qui elle est adressée. Comme pour dire que l’armée, ce n’est pas l’armoire. Autrement dit, quand un ordre est donné, il est à exécuter à tout prix.
Voilà pourquoi la marche a été étouffée et ses organisateurs dispersés à coups de grenade lacrymogène.