Les deux, à la fois, il faut le dire. Ce qui est pour dénigrer et discréditer l’intention salutaire de la politique sanitaire du gouvernement. On avait entendu ça, aussi, avec la transfusion sanguine pour des accouchements à saignement abondants.
Les survivances sont têtues. A cause de la cupidité très morbide et malsaine dans les hôpitaux. Des décisions prises à la légère dans les salles des urgences, déterminent à tort le destin des patients. Des fractures simples ou complexes pouvant être réparées, selon les circonstances et les affinités, sont soit reboutées, soit amputées gratuitement.
Le cas de la césarienne est tout autre : Un pauvre hère en guenilles était venu trouver un groupe d’hommes sans souci, hilares et vultueux et se mit à se lamenter. On apprend qu’il est enseignant, que sa femme est en travail laborieux à l’hôpital Ignace Deen, que les médecins lui ont exigé 750000 fg pour une césarienne, il ne savait où donner de la tête et il demande l’assistance à toute l’assistance. Il n’était pas sûr qu’il ait obtenu le centième de ce que l‘hôpital lui réclamait (750000 fg), mais après quelques temps, le malheureux revint, tout heureux et détendu, remercier et informer que sa femme a accouché librement. Dans ces années, la césarienne valait un million de francs guinéens. Si, de nos jours, cette césarienne vaut 150000 fg, on peut remercier la politique sanitaire de Alpha Condé, même si cette césarienne, théoriquement, est gratuite. Le sera-t-elle effectivement, un jour ?
Rien ne le fait dire. Depuis 7 ans, on a entendu parler de cinq accouchements par césarienne dans notre voisinage, tous dans des cliniques privées. On parle d’un million de francs par accouchement. Les hôpitaux publics n’existent qu’à des distances éloignées, sans compter les embouteillages et les cliniques privées sont dans tous les quartiers.
Comment faire homologuer cette gratuité ?
Sans une coercition draconienne, les cliniques privées mettront continuellement la politique sanitaire du gouvernement en échec. La violation du serment d’Hippocrate, si elle était susceptible de sanctions dissuasives individuelles et collectives, c’est-à-dire si elles étaient appliquées aux pratiquants et aux cliniques privées, il y aurait un début de la gratuité. Mais pour cela, il en faudrait beaucoup à l’Etat, et on se demande si le budget de fourmi alloué à la Santé permettra de faire face à cette contingence.
Enfin, on se demande si le plan de circulation instauré par la police routière n’a pas plus d’inconvénients que d’avantages. La circulation en double sens les matins a causé combien d’accidents à Conakry, depuis qu’elle a été mise en application ? Le danger réside au niveau du terre-plein central entre 8 heures et 10 heures. Diao Diallo (de Guinéenews et de la RTG) a-t-il les statistiques qu’il devrait le faire savoir, mais on en douterait. On a assisté à un télescopage léger d’une femme fouettée par un rétroviseur. Transportée d’urgence à la base militaire, la radiographie aurait coûté 50000 fg et le carnet de visite 10000. Il n’y avait aucun produit de soin. L’accidentée est renvoyée à l’hôpital Donka, où le premier traumatologue aurait demandé 750000 fg pour prendre l’accidentée en charge. Survint une connaissance des auteurs de l’accident, celui-ci a réduit tous les frais à 150 000 fg. Ce qui est choquant, c’est que les pourparlers et discussions ont fait plus d’une heure de temps entre l’homme en tenue, le chauffeur et l’auteur de l’accident et le médecin cupide. Pendant ce temps, la fracturée gémissait à fendre le cœur d’un bourreau.
Ce qui se passe dans les hôpitaux publics et dans cliniques privées, tout le monde en a entendu parler, on en rajoute une couche. L’équipe de Tiégboro devrait faire un tour dans ces structures et ne pas se contenter de chercher des poux qu’à des cliniques privées, et surtout les enquêtes doivent se faire dans la discrétion et non se faire annoncer par des cortèges qui se signalent à des lieues à la ronde. Qui a dit que « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » ?