En marge d’une conférence de presse organisée à Conakry ce jeudi 14 mars, l’opposition républicaine s’est exprimée sur le retard accusé dans l’organisation des élections législatives. Selon Cellou Dalein Diallo, le président Alpha Condé en est le seul coupable du non respect du délai prévu pour la tenue de ce scrutin.
« Ces élections législatives devaient être organisées en février 2019. Mais, j’ai toujours dit que le malheur de la Guinée, c’est qu’en termes d’élections, on fonctionne avec l’agenda d’Alpha Condé et non avec la loi. Je l’ai dit déjà et je le répète, l’organisation des élections ne doit pas dépendre de l’humeur du président. C’est du domaine de la loi ! C’est elle qui fixe les mandats. Et le gouvernement sait, que le mandat des députés est de 5 ans, donc il a le temps de se préparer pour organiser les élections à l’échéance des mandats. Mais il refuse de le faire. A date, on n’a aucune indication de la tenue de ces élections. On viole la loi en refusant systématiquement de faire élire de nouveaux députés. On prend un décret comme si de rien n’était parce qu’on doit fonctionner conformément à l’agenda de M. Alpha Condé », a d’énoncé Cellou Dalein.
Pour lui, « l’autorité de l’Etat devrait s’exercer aussi dans l’application de la loi et non dans la démolition des maisons ».
Par ailleurs, cellou Dalein s’est interrogé sur le silence de la nouvelle CENI (commission électorale nationale indépendante) qui, depuis sa mise en place, n’a pas été entendue sur les raisons du retard de l’organisation des élections. « On a constaté qu’on a mis en place la CENI dans la précipitation sous prétexte qu’il faut organiser les élections. Mais depuis qu’elle est là, rien n’est fait. Elle avait annoncé une retraite pour élaborer un chronogramme. Mais, on a appris qu’ils n’ont pas eu d’argent pour faire la retraite. Il semble que les gens ne sont même pas payés à plus forte raison organiser le travail. Mais, si elle était de bonne foi, elle aurait pu protester publiquement pour dire qu’elle ne pourrait pas accomplir sa mission si on ne met pas à sa disposition les ressources nécessaires. C’est pourquoi, on s’interroge sur l’existence d’une complicité entre le président de la CENI et Alpha Condé », martèle l’opposant.
« On attend qu’Alpha Condé daigne mettre de l’argent à la disposition de l’institution en espérant qu’elle n’est pas dans les secrets de son agenda caché », soutient le chef de file de l’opposition.