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Cellou Dalein: «ne soyons pas des spectateurs passifs d’une déshumanisation de notre société»

Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a conféré ce samedi, pour la seconde fois, avec ses militants. Au cours de cette rencontre virtuelle, Cellou Dalein s’est montré solidaire aux victimes des différentes crises que connaît la Guinée : « C’est le citoyen dans l’homme politique que je suis qui tient à s’adresser à vous pour exprimer sa solidarité à toutes les victimes de ces multiples crises et vous dire que les misères que nous vivons ne sont pas une fatalité, mais plutôt la conséquence d’une mauvaise gouvernance et d’un manque de vision et d’humanisme de nos dirigeants. »

Cellou Dalein a été empêché, pour la seconde fois, de sortir du pays pour assister aux obsèques de Soumaila Cissé au Mali et d’Hamed Bakayoko de la Côte d’Ivoire. Mais il soutient que cette adresse aux Guinéens n’est pas motivée par cette situation : « Je ne m’adresse donc pas à vous parce que j’ai été empêché, encore une fois, de voyager, ou parce que mon siège et mes bureaux sont, sans aucune base légale, fermés et occupés par les forces de défense et de sécurité ou parce que les militants de mon parti et mes proches collaborateurs sont arbitrairement détenus. »

Pour le patron de l’opposition guinéenne, Alpha Condé n’a qu’une idée en tête : « derrière toutes ces exactions que subissent l’UFDG, l’ANAD et le FNDC, il y a une volonté d’Alpha Condé de rendre irréversible son troisième mandat illégal et de soumettre notre pays à une dictature qui confisque nos droits et libertés et détourne nos richesses au profit de l’élite dirigeante. »

Le président de l’UFDG appelle les Guinéens à s’unir et de ne pas être spectateurs de la déshumanisation de la société guinéenne : « Ma parole, aujourd’hui, convoque donc notre humanité commune. Oui, notre humanité ! celle de toutes nos communautés ethniques, de toutes nos formations politiques et de toutes les organisations de la société civile que compte notre beau pays. J’en appelle à ce qui nous lie et peut nous unir, les valeurs que nous partageons, notre désir de vivre ensemble décemment sur la terre de nos ancêtres, notre aspiration commune au progrès, à la justice et à la paix. Ne soyons pas des spectateurs passifs d’une déshumanisation de notre société érigée au rang de politique publique. »

Par rapport aux opérations de déguerpissement des emprises de la route et des domaines de l’Etat, Alpha Condé avait dit que les « Guinéens n’ont pas honte » et qu’ils comme « la tortue » dont il faut chauffer le derrière pour sortir la tête.  Pour Cellou, cela prouve du « mépris » qu’Alpha Condé a à l’égard des citoyens guinéens : « L’enjeu va au-delà des persécutions que subissent les opposants au troisième mandat, notamment les partisans et cadres de l’UFDG, de l’ANAD et du FNDC. Il s’agit de prendre conscience du profond mépris d’Alpha Condé pour les Guinéens qu’il identifie, avec son arrogance habituelle, aux tortues qu’il faut brutaliser pour qu’elles avancent. »

Aux yeux de Cellou Dalein, les Guinéens font face à un rouleau compresseur et soutient qu’ils ne sont pas condamnés à subir les violences du pouvoir : « Nous ne sommes donc plus dans une relation de gouvernants-gouvernés. Non. Le contexte actuel de répression et les contraintes que celle-ci exerce sur nos esprits nous montrent que nous sommes face à un rouleau compresseur au service d’un pouvoir despotique. Prendre la parole, aujourd’hui, c’est aussi pour vous dire que nous ne sommes pas condamnés à subir cette folie du pouvoir et ses conséquences que sont la déshumanisation sociale, le sous-développement économique et l’enterrement de l’État de droit. »

Cellou Dalein rassure ses compatriotes qu’il ne parle pas pour revendiquer sa liberté, actuellement « brimée », et rappelle qu’ils peuvent user du droit et de leur dignité : « À ce désir insatiable de dominer que nourrissent Alpha Condé et son clan qui confisquent à leur profit personnel nos richesses, nous pouvons opposer la force du droit et de notre dignité.

Je ne parle donc pas pour revendiquer ma liberté brimée, mais pour vous dire qu’il y a pire que la privation de la liberté, c’est l’arrogance assumée à l’égard de la population guinéenne meurtrie par un État devenu tyrannique. Or, sommes-nous prêts à vivre dans le mépris et le déshonneur ? Voulons-nous voir notre dignité niée, nos droits bafoués ? Telles sont les questions que nous pose aujourd’hui Alpha Condé.

 Je ne crois pas me tromper en disant que la réponse du peuple de Guinée est : Non ! Et parce que tel est le cas, assumons notre réponse comme ce fut le cas en 1958. Exigeons, en exploitant toutes les ressources du droit et de la non-violence, la fin de la tyrannie et donc : la libération des prisonniers politiques, l’alternance démocratique, la séparation des pouvoirs et l’indépendance des institutions, notamment la justice et l’exécutif, la gestion des ressources publiques au profit, non pas de l’élite dirigeante, mais de toute la nation. »

Cellou Dalein Diallo pense également aux forces de défense et de sécurité. Il leur demande d’être républicaines : « je voudrais aussi, dans ce discours au peuple de Guinée, lancer un appel citoyen à notre armée et aux forces de défense et de sécurité. Je leur demande d’assumer leur mission républicaine, celle de protéger le peuple. »

 

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