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Célébration de l’Aïd El Fitr : quand la fête rime avec violence routière

Pour son décompte statistique des accidents survenus à l’occasion de l’Aïd El Fitr, la police routière a pris en compte le jour de la fête et le lendemain.

Le jour de la fête, quatre  accidents ont été annoncés dans la zone de Conakry. Deux à Dixinn, un à Hamdallaye et un à Sonfonia.  Le bilan a été de un mort, un blessé grave et des dégâts matériels importants. C’est en face de l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser que cette série noire a commencé.  Deux accidents s’y sont successivement produits : un premier, aux environs de 14heures qui a entrainé la mort d’un piéton, heurté par un motocycliste. Un  second, aux alentours de 22 heures, avec cette fois, un blessé grave, suite à la collision entre auto et moto.

Une heure plus tard, la police enregistrait à nouveau un autre accident avec dégâts matériels importants à Hamdallaye, suite au télescopage de deux motocyclistes.

Le lendemain, telle une onde maléfique, la situation a évolué avec neuf cas au total, dont trois mortels.

Il était quatre heures du matin à Matoto, quand le dernier accident, comme un épilogue douloureux, a conclu ce triste répertoire. Il s’agit de la tragédie qui a coûté la vie à notre collègue Abdoulaye Bah, chef adjoint du bureau de votre quotidien guineenews. Une tragédie qui nous aura surpris par sa soudaineté et sa violence, mais aussi son horreur et sa bêtise. L’opinion toute entière a encaissé sans accepter, a subi sans oublier. Sa rédaction et ses proches mettront du temps à s’en remettre, si jamais ils y parviennent!

Ce drame n’est pas unique en ce lendemain de fête. Quelques heures auparavant, d’autres, tout autant douloureux, se sont produits.

Sur la T2, du côté de Bambéto, un homme a trouvé la mort sous les roues d’un véhicule après sa chute d’une moto-taxi dont le conducteur a pris la fuite. Il était 15 heures. D’après la police routière, le taxi motard a freiné subitement et tenté un demi-tour sur la chaussée pour récupérer son casque, mal fixé sur sa tête, qui avait roulé au sol. Cette manœuvre brutale a déséquilibré le passager qui est tombé de la moto. Juste au moment où arrivait un véhicule…

Quelques heures plus tard, à 18 heures, c’est une fillette de huit ans qui est mortellement heurtée par un automobiliste peu après la T8, en direction de la cimenterie. Elle tentait de traverser la route.

Cette année, le relevé des statistiques d’accidents par la  Direction Nationale de la Sécurité Routière a été élargi à l’intérieur du pays où de nouveaux commissariats spéciaux de sécurité routière ont été créés.

Pour le contrôleur général de police Hamidou Babacar Sarr, cette nouvelle situation traduit le souci des autorités d’étendre le champ d’action de la sécurité routière à tout le pays. Il s’agit de faire bénéficier à tous, des avantages que procure un meilleur contrôle de la circulation dans les centres urbains. Dorénavant, indique-t-il, les plans d’action définis par ses services vont couvrir l’ensemble du territoire. Cette vision a déjà permis d’obtenir des résultats jugés satisfaisants.

Pour cette fête de l’Aïd El Fitr, la situation s’est avérée plutôt calme dans l’ensemble des villes. Seules quelques unes ont enregistré des situations qui méritent d’être évoquées.

C’est le cas à Dubréka avec deux accidents mortels survenus à Tanènè.  Deux enfants, dont un de quatre ans, sont les victimes respectives de la collision moto contre piéton et moto contre moto. Le lendemain, dans la même préfecture, à Kagbelen-village, un autre accident survient impliquant une voiture qui a heurté un motocycliste avant de finir sa course en brousse, quelques dizaines de mètres plus loin . On y relève des blessures graves et des dégâts matériels importants.

Viennent ensuite successivement, Kindia avec un blessé grave à 22heures, moto contre moto ; Siguiri : deux blessés légers, moto contre moto et moto contre piéton ; N’Zérékoré : un accident mortel concernant un enfant qui a chuté d’un camion à 14 heures et Faranah, où la collision de deux motos a été fatale à l’un des motocyclistes.

 Le Directeur National de la Sécurité Routière indique d’emblée que ces données doivent interpeller chaque citoyen pour avoir le meilleur comportement possible sur la route. Même si la comparaison avec le bilan enregistré par ses services en 2017 montre une certaine amélioration, il affirme  que la police a toujours entrepris d’éviter par tous les moyens,  les accidents mortels. Cela fait partie des consignes formelles de son département.

Pour Hamidou Babacar Sarr, la réduction des accidents des jours de fête passe nécessairement par la lutte sans répit contre l’alcool au volant et l’excès  de vitesse. Pour y parvenir, souligne-t-il, la sensibilisation des populations doit être renforcée, de même que les sanctions infligées aux contrevenants. L’étude de cas montre clairement l’implication grandissante des engins à deux roues dans la survenue des accidents de la circulation. Cette tendance est à inverser de toute urgence. Pour y parvenir, le directeur souligne la nécessité de réorganiser le secteur par une identification des conducteurs de motos taxi et leur formation au code de la route  débouchant sur le permis de conduire.

Espérons qu’il soit entendu, compris et soutenu, pour nous éviter les morts violentes du fait de la grande bêtise de certains conducteurs, parmi lesquels de nombreux motocyclistes.

D’ici-là, que l’on s’abstienne de toujours accorder des circonstances atténuantes à ceux qui, par leur comportement irresponsable, sèment la mort sur nos routes.

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