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Carrefour Kagbélén: sitôt bitumé et déjà « agressé »

Ce qu’on voit là, est la trace d’un épandage d’huile de moteur, usagée, sur une route fraîchement revêtue. Vraisemblablement, il ne s’agit pas de vidange, les citoyens alentour ne l’auraient pas toléré. C’est plutôt une fuite inopinée d’un carter qui a dû se produire.

L’envergure de la flaque donne l’idée de la quantité déversée. Une bonne partie est absorbée par le nouveau revêtement en voie de durcissement. Avec les effets dommageables qui en résultent. Le reste est asséché par le soleil et nettoyé progressivement par les pieds des passants et les pneus des véhicules qui dérapent inévitablement sur la matière visqueuse. On remarque les nombreuses empreintes laissées sur la chaussée et qui sont autant de traces dispersantes, étalées sur des dizaines de mètres à la ronde.

Il est bien regrettable que pareille chose se produise, aussitôt qu’on ait bitumé cette route. Guicopres ne dira pas le contraire, lui qui a déployé les moyens et les efforts nécessaires à la réalisation de cet ouvrage. Cette action, saluée par tout le monde, reste une œuvre d’intérêt public. Elle doit être soutenue et encouragée.

Les infrastructures routières coûtent très cher au contribuable. On ne doit pas les détruire aussi prématurément, par des comportements qui frisent l’inconscience ou l’incivisme. On ne doit pas non plus, avaliser les raisonnements simplistes d’individus qui disent à la ronde, face à de telles situations: « Ah, ce n’est rien , ce n’est pas grave, on voit ça partout, laissez tomber ! ». Les plus petits dommages sur le réseau routier sont des menaces à prendre en compte. Sa durée de vie en dépend.

Quand on pense que c’est à coup de milliards qu’on construit un seul kilomètre de route ; quand on évoque le rôle essentiel que joue une route dans le développement global d’un pays, on se convainc d’emblée de la nécessité de sauvegarder à tout prix, ce précieux capital.

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La liste des facteurs qui concourent à la destruction de nos maigres infrastructures routières est longue. Les plus couramment observés sont: l’épandage d’eau savonneuse, d’huile usagée et autres hydrocarbures;   l’obstruction des caniveaux par les ordures ou tout autre procédé;  le feu des barricades au cours des manifestations; l’ouverture de tranchées pour le passage de câbles ou de tuyaux; la construction anarchique de ralentisseurs non conventionnés; l’usage inapproprié de crics pour le levage de véhicules en panne;  l’implantation de garages ou de gargotes; le dépassement du PTAC (poids total autorisé en charge) ou du PTRA (poids total roulant autorisé) des véhicules (surtout les camions); le cisaillement de la chaussée par jante interposée…

Si l’effet de ces facteurs peut varier, de rapide à insidieux, selon les cas, il faut cependant admettre qu’ils ont tous en commun, le dommage incontestable et gravissime qu’ils infligent inévitablement à la route.

En rappel, une loi sur la protection du patrimoine routier national existe. Elle a été votée en 2017. Il est courant d’entendre dire que « nul n’est censé ignorer la loi ». Soit !  Mais, combien sont-ils, qui  ont entendu parler de cette loi 074 ? A-t-elle connu un seul début de vulgarisation  ou d’application ?  La question reste posée.

En attendant, faisons l’effort de partager tout ce qui peut concourir à conserver et protéger notre patrimoine routier. Osons espérer que les autorités concernées mettront en œuvre la politique d’information, d’éducation et de sensibilisation qui sied, pour une appropriation efficace de cet important sujet, par les populations.

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